Situation dans les hôpitaux de Chaudière-Appalaches : «sous contrôle, mais fragile»
Les hôpitaux de la région ne sont peut-être pas au point de rupture comme quelques-uns à Montréal, mais la situation demeure tout de même précaire, a indiqué le directeur général adjoint du Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches (CISSS-CA), Marco Bélanger.
« C’est sous contrôle, mais fragile puisque nous n’avons pas de grosse marge de manœuvre. Nos hôpitaux sont quand même pleins. Ce n’est pas la situation de Montréal, mais ça ne prendrait pas une grosse détérioration pour que ce soit plus difficile à gérer », a-t-il soutenu.
L’Hôtel-Dieu de Lévis est le centre désigné pour les patients atteints de la COVID-19 en Chaudière-Appalaches. C’est-à-dire que dès qu’une personne a besoin d’être hospitalisée en raison de complications liées au virus, elle est transférée au centre de santé lévisien. L’unité COVID possède 46 lits, en plus de 20 autres pour les soins intensifs. En date du 13 janvier, 38 personnes y étaient hospitalisées, dont sept en soins intensifs. Cela est sans compter les résidents des centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) et des résidences privées pour aînés (RPA) atteints du virus qui sont soignés en région dans des unités prévues à cet effet.
« Il y a deux semaines, nous étions à seulement 12 ou 13 patients COVID à l’Hôtel-Dieu de Lévis, mais depuis, le nombre n’a fait qu’augmenter. Nous ressentons les contrecoups du temps des Fêtes et nous craignons que cela continue dans les prochains jours », a expliqué M. Bélanger.
Actuellement, les établissements de santé de Chaudière-Appalaches ont des taux d’occupation de 85-90 %, toutes unités confondues, ce qui augmente la pression sur le réseau. « Il y a aussi la difficulté liée à la main-d’œuvre. Pendant la pandémie, il a fallu ouvrir des sites en dehors des hôpitaux afin de prendre soin des patients plus âgés qui ont dû être déplacés de leur résidence. Nous avons déployé des ressources en soins infirmiers alors que nous n’étions déjà pas riches de ce côté. Puis, lorsque nos employés contractent la COVID-19, cela vient d’autant plus fragiliser nos services. »
Retard différent d’un endroit à l’autre
Le délestage lors de la première vague au printemps a augmenté les délais d’attente pour les rendez-vous et les chirurgies. Cet automne, certains secteurs ont diminué leurs activités afin de déplacer du personnel vers les unités de soins. L’Hôtel-Dieu de Lévis a particulièrement été touché par le délestage en raison du centre désigné. Pour sa part, l’hôpital de Thetford a conservé un rythme d’activités de 70 à 100 % dans ses blocs opératoires lors des derniers mois de 2020.
« À Thetford, comme à Saint-Georges, nous avons accumulé un certain retard au printemps et nous le traînons depuis ce temps. La bonne nouvelle c’est que nous y avons repris une vitesse de croisière à l’été. C’est vraiment à Lévis où c’est plus problématique », a souligné M. Bélanger.
Les différents établissements de santé de Chaudière-Appalaches ont connu, au cours des derniers mois, des épisodes d’éclosion du virus autant chez les usagers que chez le personnel. Lévis, Saint-Georges et Montmagny y ont notamment goûté, tandis que Thetford a été relativement épargné même si le CISSS a temporairement dû fermer le Centre mère-enfant les fins de semaine en raison d’absences.
La vaccination se poursuit
La vaccination dans les CHSLD continue d’aller bon train dans la région, alors qu’en date du 14 janvier, près de 5400 personnes ont été vaccinées. Le CISSS-CA s’attend d’ailleurs à ce que les résidents et les employés aient tous reçu une dose la semaine prochaine. Depuis les Fêtes, les travailleurs des zones désignées COVID ont aussi commencé à être vaccinés, tandis que l’opération s’est amorcée la semaine dernière pour le personnel soignant des hôpitaux. Rappelons que les deux pôles de vaccination pour les travailleurs en Chaudière-Appalaches se trouvent dans le secteur de Charny à Lévis et à Saint-Georges.
Les résidences privées pour aînés devraient être ajoutées prochainement à la campagne, tout comme les autres groupes prioritaires. Cela mènera ensuite à la grande opération populationnelle qui se fera par tranche d’âge.