Une année 2023 marquée par la situation économique et financière
L’inflation, la hausse du coût de la vie et des taux d’intérêt ainsi que la situation géopolitique mondiale retiendront notamment l’attention du député de Mégantic-L’Érable, Luc Berthold, en ce début d’année. La voie de contournement ferroviaire à Lac-Mégantic fera aussi partie de ses dossiers prioritaires.
« C’est rare que nous parlons de ça dans une entrevue locale, mais actuellement nous ne savons pas où l’économie va s’en aller. Normalement, le dossier prioritaire que j’aurais abordé aurait été la pénurie de main-d’œuvre. C’est encore vrai pour plusieurs entreprises, mais durant la période des Fêtes, j’ai jasé avec quelques propriétaires de PME remplissant des contrats pour d’autres entreprises. Ils se demandent s’ils auront du travail pour les travailleurs étrangers qu’ils attendent parce qu’ils ont des baisses dans leurs carnets de commandes. […] La majorité de nos affaires se font avec les États-Unis. Comment va aller l’économie au sud de la frontière? C’est ça l’inconnu », a-t-il affirmé en entretien avec le Courrier Frontenac.
L’impact du coût de la vie sur les banques alimentaires et les citoyens moins fortunés est aussi un aspect dont se soucie Luc Berthold. « La situation économique peut amener de l’inquiétude, mais nous avons déjà passé au travers de bien pire et nous passerons encore une fois au travers. Nous devons toutefois être conscients que nous pourrions traverser une zone de turbulence. Il faut que le gouvernement le réalise et il ne faut pas qu’il contribue à amplifier la crise, mais plutôt qu’il aide à y faire face. »
Le député continuera par ailleurs, avec son équipe, à appuyer les différentes initiatives de développement dans la région, autant que faire se peut, ainsi qu’à soutenir les entreprises ayant des besoins en main-d’œuvre. « Nous devons nous montrer encore plus attractifs afin que les travailleurs étrangers souhaitent demeurer chez nous. Une fois qu’ils sont au Canada, ils ont la possibilité de voyager d’une entreprise à l’autre. C’est un défi que tous les intervenants de la région devront traiter ensemble. La situation est semblable partout, mais nous devrons être créatifs et innovants afin de trouver des moyens », a soutenu le député conservateur.
VOIE DE CONTOURNEMENT À LAC-MÉGANTIC
Le 6 juillet prochain marquera les dix ans de la tragédie ferroviaire de Lac-Mégantic ayant coûté la vie à 47 personnes. Le dossier de la voie de contournement occupera une place importante pour Luc Berthold. « Normalement, le tout aurait dû être commencé, mais dix ans plus tard, nous attendons encore que ça se finalise. Plus le temps passe et plus les coûts augmentent. Cela fait aussi en sorte qu’il y a des gens qui doutent de la nécessité du projet, mais les conditions ferroviaires sont les mêmes qu’il y a dix ans. Ça amène des complications dans l’acceptabilité sociale qui est plus difficile que si ça avait été fait plus rapidement. Il faut s’assurer que ce dossier continue de progresser. Nous le devons aux citoyens, aux survivants, aux familles des victimes ainsi qu’aux victimes elles-mêmes », a souligné le député de Mégantic-L’Érable.
Luc Berthold s’attend à ce que symboliquement, quelque chose de concret soit annoncé en 2023. Il indique néanmoins que le dossier a beaucoup avancé au cours des dernières années. Il souhaite par ailleurs que les propriétaires de terrains où le nouveau tracé passera soient tous traités équitablement.
BUREAU DE CIRCONSCRIPTION OCCUPÉ
Les problèmes dans les différents services fédéraux ont amené beaucoup de pain sur la planche pour le bureau du député. Les demandes d’aide de citoyens auprès de son équipe ont en effet explosé en 2022 selon Luc Berthold.
« Nous sommes devenus une annexe pour beaucoup de services fédéraux. Tout est brisé de partout et les délais sont très longs. Il y a des gens qui attendent des mois avant d’avoir un chèque d’assurance-emploi. L’Agence du revenu est en train de réparer les erreurs du gouvernement Trudeau en réclamant des sommes à plusieurs personnes qui ont, entre autres, reçu de la PCU en trop. Les gens ne savent pas trop comment réagir face à cela et ils n’ont pas d’explications. Ils appellent donc au bureau de leur député. »
Celui-ci tenait d’ailleurs à souligner le travail de son équipe qui est en mesure de répondre aux interrogations des citoyens qui tentent d’obtenir des informations auprès des différents services fédéraux. « Nous allons continuer de soutenir les gens, mais il faut que le gouvernement répare tout ce qu’il a brisé au cours des trois dernières années », a-t-il réitéré.
Le manque de direction, les changements apportés par le télétravail amenant ainsi des étapes additionnelles dans la manipulation des documents ainsi que l’inexpérience due à la vague d’embauches au cours des derniers mois sont à l’origine de cette problématique, a précisé le député.
NOUVEAU CHEF ET RESPONSABILITÉS ACCRUES
Le Parti conservateur du Canada (PCC) a élu à l’automne un nouveau chef, soit le député de Carleton en Ontario, Pierre Poilievre. Comment Luc Berthold voit-il l’avenir de son parti après cet autre changement? « Très bien, a-t-il dit. M. Poilievre est un chef avec beaucoup de charisme. Il a été capable de garder le parti uni malgré tout ce qui s’est passé. Les députés ont mis un chef à la porte et nous nous sommes affrontés au cours de la dernière année pendant la course au leadership. À une exception près, nous sommes restés ensemble. »
Il a néanmoins admis qu’il y a du travail à faire afin que le nouveau chef soit mieux connu au Québec. « M. Poilievre est capable de représenter le Canadien ordinaire qui reçoit son chèque de paye toutes les semaines et qui se demande comment il va arriver à la fin du mois. Son français est excellent et j’ai hâte de le voir débattre avec les autres chefs. C’est aussi notre rôle, les députés en place, de mieux le faire connaitre. »
Après avoir occupé les fonctions de chef adjoint pendant la transition chez les conservateurs, Luc Berthold a été nommé leader parlementaire adjoint de l’opposition officielle par Pierre Poilievre. Il a pris cette nomination comme une belle marque de confiance et il compte bien mettre toute cette expérience au service du parti et de la population. « Le rôle de leader m’amène à être tout le temps en chambre, à m’occuper des travaux parlementaires et à prendre la relève de mes collègues quand ils ne peuvent participer aux comités. Celui de chef adjoint m’a aussi amené beaucoup de visibilité. Mon objectif est de transformer cette expérience en gains pour la région et les gens d’ici. »
DES ÉLECTIONS EN 2023?
Y aura-t-il des élections fédérales en 2023? Luc Berthold ne le croit pas. « Nous sommes toujours face à un gouvernement libéral minoritaire avec le Nouveau parti démocratique (NPD) qui le soutient. Combien de temps cette coalition va-t-elle exister? Nous ne le savons pas. Les chiffres ne sont pas nécessairement favorables pour que les libéraux décident d’en déclencher. »
Le député de Mégantic-L’Érable croit aussi que les gens sont tannés et avaient clairement démontré en 2021 qu’ils ne voulaient pas d’élections en conservant le statu quo. « Ils veulent que ça change, mais ils ne sont pas nécessairement prêts à retourner aux urnes. »
SOUTIEN AUX MÉDIAS LOCAUX
Enfin, Luc Berthold s’est dit inquiet pour l’avenir des médias locaux. « Il faut que les citoyens réalisent leur importance. Je ne pourrais pas faire cette entrevue et communiquer avec la population. Je peux le faire par les réseaux sociaux, mais les médias locaux c’est ce qui fait une différence, c’est un lien, un ciment dans une région. Les réseaux sociaux n’ont pas de limite de territoire. Si j’ai un message à dire aux gens, c’est de continuer de les appuyer, c’est important parce que sinon nous allons perdre un outil de communication. Dans les quotidiens, notre région reçoit environ un demi-article aux trois semaines. Sans les médias locaux, nous ne pourrons plus avoir de nouvelles de chez nous. »