Les régions : le défi de Dominique Anglade
Dominique Anglade hérite d’un Parti libéral du Québec quasiment rayé de la carte, en dehors de la grande région de Montréal, lors des élections du 1er octobre 2018. Emballée par le défi de renouer avec l’électorat francophone, condition essentielle pour reprendre le pouvoir, la nouvelle cheffe de l’opposition officielle, depuis le 11 mai, s’est confiée à Ici Médias.
« C’est très clair qu’il y a une prise de conscience. Pendant toute la campagne à la chefferie, j’ai parcouru 30 000 km dans les différentes régions pour aller à la rencontre des gens et comprendre les enjeux. J’ai beaucoup entendu la nécessité de nous assurer que chacune des régions puisse contribuer au meilleur de son potentiel. J’ai proposé une charte des régions et on va largement en discuter dans les prochains mois. On va reconnaître la spécificité de chaque région et on va identifier tous les verrous qui empêchent le développement parce qu’on a du mur-à-mur à travers nos ministères », souligne Dominique Anglade en rappelant que son parti a des militants dans tous les comtés du Québec.
La réflexion sur le racisme enclenchée par la mort de Georges Floyd aux États-Unis interpelle également la femme qui a des racines haïtiennes. « Il y a des études qui démontrent que parce que tu es noir, parce que tu es autochtone, il y a plus d’arrestations. Il est évident que la réalité que l’on a aux États-Unis n’est pas la réalité du Québec, mais ça n’empêche pas de regarder les enjeux. Ce qu’on veut, au bout du compte, c’est que chaque personne puisse contribuer au meilleur de son potentiel indépendamment d’où il vient », explique-t-elle en évoquant que des villes comme Gagnon, Mont-Laurier et Amos ont été précurseures en ayant à leur tête des maires originaires d’Haïti.
Évidemment, la gestion de la pandémie par François Legault retient l’attention de Dominique Anglade. « En ce qui a trait au message, à la communication et la cohésion au début de la pandémie, il y a eu un bon travail de la part du gouvernement. Mais il faut quand même reconnaître que nous sommes un des pires endroits au monde en termes de résultats. On va se dire les choses franchement. Il faut être capable de regarder. Que s’est-il passé concernant le transfert du personnel et des patients? Pourquoi on n’avait pas les équipements quand d’autres juridictions comme la Colombie-Britannique ou l’Alberta étaient prêtes? Il y a un certain nombre de failles qui sont importantes, il faut être capable d’en parler et les nommer pour pouvoir anticiper une éventuelle prochaine vague», conclut-elle.