Le bénéfice net d’Hydro-Québec recule de 861 M$ pour les neuf premiers mois

MONTRÉAL — Hydro-Québec a enregistré un profit en baisse de 861 millions $ pour les neuf premiers mois de l’année en raison d’un niveau d’eau plus faible dans ses réservoirs qui continue d’affecter ses exportations.

Le bénéfice net s’est chiffré à près de 2,2 milliards $ pour les trois premiers trimestres, contre 3,050 milliards $ il y a un an. Selon la société d’État, ce résultat est conforme à ses prévisions.

Hydro-Québec, qui a dévoilé mardi ses résultats financiers du troisième trimestre, souhaite réaliser un bénéfice dans une fourchette allant de 2,2 à 2,7 milliards $ à la fin de 2024.

Pour expliquer la baisse de son profit, le producteur d’électricité a de nouveau pointé vers la faible hydraulicité qui perdure depuis 2023 en raison «des apports naturels en eau inférieurs à la normale».

«Au premier semestre de 2024, les choses se sont normalisées. On était plus proche des normales historiques. Mais depuis le début de l’été, on a recommencé à avoir de faibles précipitations dans nos grands bassins, principalement de la Baie-James et de la Côte-Nord», a décrit le vice-président exécutif – Stratégie et finances, Maxime Aucoin, en conférence de presse.

La situation demeure «relativement volatile à court terme», d’où la gestion prudente des stocks énergétiques, qui se traduit donc par moins d’exportations que par le passé, a-t-il affirmé. La faible hydraulicité n’a pas d’incidence sur l’approvisionnement au Québec, a tenu à rappeler le dirigeant.

Les ventes d’électricité hors de la province ont connu pour les neuf premiers mois de l’année un recul de 777 millions $ par rapport à 2023, pour s’établir à 1,18 milliard $.

M. Aucoin a souligné que, malgré la baisse du nombre de térawattheures exportés, Hydro-Québec a pu aller chercher des prix plus intéressants.

Le coût moyen aux trois premiers trimestres a été de 9 à 10 cents par kilowattheure au lieu de 4 à 5 cents avant ou pendant la pandémie. «Au final, nos revenus d’exportation ne sont pas très loin de ceux qu’on avait historiquement», a-t-il affirmé.

Sur le marché québécois, la société d’État a connu des ventes en croissance de 405 millions $ au cours des neuf premiers mois, bien que l’hiver dernier ait été marqué par des températures plus clémentes que lors des dix dernières années.

L’augmentation de la demande résidentielle et commerciale ainsi que l’effet d’une journée additionnelle de ventes le 29 février ont contribué à la hausse des revenus, tout comme l’indexation des tarifs, évoque Hydro-Québec.

Quant aux charges d’exploitation, elles ont augmenté de 337 millions $. Ce bond est principalement dû aux activités entourant le plan d’action 2035 et à «une mise à jour comptable» des coûts liés aux obligations de déclassement des installations nucléaires de Gentilly-2.

Alors que le gouvernement Legault demande aux sociétés d’État de réduire leurs dépenses afin de contribuer au retour à l’équilibre budgétaire, M. Aucoin a indiqué qu’Hydro-Québec a mis en place «plusieurs initiatives» en ce sens. Celles-ci visent à la fois à «gérer de manière efficiente» les finances et à être «plus productif pour la croissance qui s’en vient», a-t-il indiqué.

Les investissements pour pérenniser et développer le réseau totalisaient 4,27 milliards à la fin du troisième trimestre, soit une augmentation de 30 % par rapport à la même période l’an dernier. La société d’État souhaite atteindre autour de 6,4 milliards $ d’investissements d’ici la fin de l’année.

Sur le plan de la qualité du service, Hydro-Québec rapporte avoir diminué de plus de 50 % le nombre moyen de minutes de pannes par client, passant de 983 en 2023 à 462 minutes au 31 octobre dernier.