Enquête du coroner sur la mort d’un homme sous garde policière à Ottawa en 2016

OTTAWA — Un ancien policier qui était présent lorsqu’un homme d’Ottawa est mort après une arrestation violente soutient que cet événement l’affecte encore huit ans plus tard.

L’enquête du coroner sur la mort d’Abdirahman Abdi, âgé de 38 ans, en juillet 2016, a commencé plus tôt cette semaine à Ottawa. Les jurés ont entendu mercredi des témoins de la scène.

La police répondait à un appel au 9-1-1 signalant qu’un homme touchait des femmes de façon inappropriée à l’extérieur d’un café du quartier Hintonburg, à Ottawa. On a appris à l’enquête du coroner que M. Abdi semblait être en crise de santé mentale à ce moment-là.

L’enquête du coroner a présenté des images de caméra de surveillance de l’arrestation de M. Abdi. Le docteur David Eden, qui préside l’enquête, a d’ailleurs remercié le jury d’avoir visionné ce qu’il a appelé une vidéo «poignante» montrant des policiers frapper M. Abdi et le plaquer au sol.

L’ancien constable David Weir, qui a été le premier policier à intervenir, a témoigné à l’enquête que la mort de M. Abdi était un «incident de stress vécu en situation critique» et que c’est la raison pour laquelle il était incapable aujourd’hui de travailler.

M. Weir, qui était membre du Service de police d’Ottawa de 2002 jusqu’au début de cette année, affirme qu’il y avait une pénurie de personnel ce jour-là et qu’il s’était porté volontaire pour prendre l’appel concernant M. Abdi.

L’ex-policier a déclaré que le signalement qu’il avait reçu du répartiteur de police ne correspondait pas à la scène sur laquelle il est arrivé ce jour-là.

«Le comportement de ce type était tellement erratique», a-t-il raconté. Il a alors pensé à l’époque: «Je vais mettre fin à ça parce que c’est hors de contrôle. Il n’y a que moi et ce grand gaillard.»

M. Weir soutient qu’il a poursuivi M. Abdi et l’a frappé à plusieurs reprises avec une matraque pour tenter de l’empêcher de courir. «C’était comme si je l’avais frappé avec une tapette à mouches», a-t-il détaillé à l’enquête du coroner.

Les jurés avaient appris lundi que M. Abdi était né en Somalie et qu’il avait séjourné dans un camp de réfugiés au Kenya avec sa famille avant de déménager au Canada en 2009. Il s’était marié en 2015, mais sa santé mentale avait commencé à se détériorer peu de temps après, a-t-on appris cette semaine.

L’enquête du coroner, qui devrait durer quatre semaines, est imposée par la loi parce que M. Abdi a été blessé alors qu’il était sous garde policière. Le jury n’a pas comme mandat de déterminer une responsabilité juridique, mais il peut faire des recommandations pour éviter de semblables décès à l’avenir.