«Une sentence bonbon…»
SAINT-FERDINAND. L’Association des travailleurs en signalisation routière du Québec (ATSRQ) dénonce la peine imposée, lundi, à Christian Nadeau, cet homme qui a heurté un signaleur à Plessisville alors que son taux d’alcoolémie se situait à quatre fois la limite légale. «Une sentence bonbon», déplore le président de l’ATSRQ, Jean-François Dionne.
Christian Nadeau a été condamné à 90 jours de prison à purger de façon discontinue les fins de semaine. «Avec les prisons remplies, il ne fera sûrement pas tous les 45 week-ends», indique M. Dionne lors d’un entretien téléphonique avec La Nouvelle Union.
Quant aux 180 heures de travaux communautaires que le juge a imposées au résident de Saint-Ferdinand, le président de l’ATSRQ aurait plutôt privilégié une autre avenue. «Le Tribunal aurait dû l’obliger à aller dans les écoles et prononcer des conférences pour sensibiliser les jeunes aux conséquences de l’alcool au volant», souligne-t-il.
«La peine imposée me déçoit beaucoup, exprime-t-il. La saison des chantiers commence, et avec une sentence comme celle-là, ce n’est pas encourageant.»
Jean-François Dionne trouve malheureux que les signaleurs ne soient pas considérés à leur juste valeur. «Nous sommes peu considérés. Pourtant, un signaleur possède un statut particulier comme un policier. Nous assurons la sécurité des travailleurs de chantiers et des usagers. Mais nous ne sommes rien. S’il avait heurté, un policier, par exemple, il aurait été condamné à deux ans d’emprisonnement et non à 90 jours», avance M. Dionne, ajoutant que la justice devrait se montrer plus sévère pour quelqu’un en autorité comme un signaleur.
«Il faudra un jour protéger davantage nos signaleurs routiers. Ils sont victimes d’actes criminels, fait remarquer le président Dionne. Faudra-t-il davantage de blessés graves ou de décès avant que la justice protège mieux nos travailleurs?»
L’ATSRQ poursuivra ses démarches et ses pressions pour que la justice protège mieux les travailleurs. «Actuellement, on nous considère comme un panneau d’arrêt et non comme un être humain. Le ministère du Transport investit beaucoup d’argent pour sécuriser les signaleurs. Mais cet argent est dépensé inutilement si la justice ne fait pas valoir que le signaleur joue un rôle important sur un chantier», observe le président de l’association qui représente 150 membres.
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