Travailleurs étrangers temporaires : Isabelle Lecours déplore que le fédéral ne tienne pas compte des réalités régionales
La députée de Lotbinière-Frontenac, Isabelle Lecours, craint que les nouvelles restrictions du gouvernement du Canada sur l’embauche de travailleurs étrangers temporaires, en vigueur depuis septembre, aient un impact sur les entreprises de la région. Elle dénonce également le manque de prévisibilité associé à ces mesures.
« Dans certains grands centres, comme à Montréal, le taux de chômage est plus élevé, mais ce n’est pas le cas chez nous [2,6 % en Chaudière-Appalaches comparativement à 8,5 % à Montréal en octobre]. Les modifications règlementaires briment nos entreprises. Il aurait été préférable de les informer plus tôt », a commenté la députée qui aurait aimé que le fédéral tienne compte des particularités régionales.
Parmi les nouvelles mesures annoncées par le Canada dans le cadre du Programme des travailleurs étrangers temporaires, notons que les employeurs ne peuvent plus embaucher plus de 10 % de leur main-d’œuvre pour les postes à bas salaires. Des exceptions sont accordées pour les secteurs de la sécurité alimentaire (agriculture primaire, transformation des aliments et transformation du poisson) ainsi que pour les postes en construction et en santé. De plus, la durée maximale d’emploi pour les travailleurs embauchés dans le cadre du volet à bas salaires est réduite de deux ans à un an.
Le gouvernement provincial annonçait lui aussi à la fin octobre certaines mesures afin de mieux encadrer l’immigration. Il a ainsi suspendu le volet « Diplômés du Québec » du Programme de l’expérience québécoise et arrêté temporairement les demandes de sélection permanente dans le cadre du Programme régulier des travailleurs qualifiés.
« Le Québec a accueilli 59 000 immigrants en 2024 et prévoit d’en accueillir 64 000 en 2025. Lorsque nous avons pris le pouvoir en 2018, tout le monde disait que le seuil était déjà trop élevé à 50 000. Nous avons pris la décision de mettre ces deux programmes sur pause afin de respecter nos cibles. […] Notre objectif est de mieux encadrer l’immigration sur le territoire du Québec. De notre côté, nous ne voulons pas le faire mur à mur, mais de façon ciblée afin de ne pas brimer les régions. Nous savons que chez nous, l’immigration est importante. C’est aussi le cas chez les étudiants étrangers », a affirmé Isabelle Lecours.
Rappelons que la Table régionale des élus municipaux de la Chaudière-Appalaches (TREMCA) et Chaudière-Appalaches Économique (CAÉ) ont récemment formulé des inquiétudes quant aux impacts des nouvelles mesures en immigration annoncées par Ottawa et Québec. Plusieurs élus ont été interpellés par des entrepreneurs de leur MRC qui se sont dits alarmés face à l’impact économique que ces restrictions pourraient engendrer.