Stages non rémunérés : « Il est temps de mettre fin à l’exploitation des étudiants »
L’Association générale étudiante du Cégep de Thetford (AGECTL) se dit déçue qu’aucune somme d’argent n’ait été budgétée cette année par le gouvernement du Québec pour mettre fin aux stages non rémunérés.
« Cette pratique inacceptable persiste et crée une situation injuste où les jeunes sont exploités au nom de l’expérience professionnelle », a mentionné en conférence de presse le vice-président de l’AGECTL, Nathan Jasmin.
Il déplore également le fait qu’une bonne proportion des stages non rémunérés touche des métiers ou des domaines en majorité féminins. Il fait notamment référence aux programmes de formation en soins infirmiers, en techniques de pharmacie et en éducation spécialisée qui sont offerts au Cégep de Thetford.
« Cette réalité est choquante et soulève de sérieuses questions quant à l’équité et la justice sociale au Québec. Les stages sont devenus une composante essentielle de l’éducation collégiale offrant aux étudiants une opportunité précieuse de créer une expérience pratique dans leur domaine. Cependant, le fait qu’ils ne soient pas rémunérés engendre une situation injuste puisqu’ils doivent souvent choisir entre poursuivre leur formation et subvenir à leurs besoins financiers », a-t-il ajouté.
M. Jasmin estime que cette situation n’est plus acceptable. « Il est temps de mettre fin à l’exploitation des étudiants, de reconnaître la valeur de leur travail et de leur accorder une rémunération. Les stages ne devraient pas être une excuse pour les exploiter, mais une occasion pour les former et les préparer à leur future carrière. »
Il soutient que le manque d’argent n’est plus une raison. « Le gouvernement actuel déclare avoir de la difficulté à libérer du budget pour ses dépenses alors qu’il a annoncé avoir débloqué 870 millions $ pour rénover le Stade olympique et 7 millions $ afin de faire venir à Québec une équipe de hockey étrangère pour y jouer des matchs. On voit ses priorités dans tout, sauf dans l’intérêt des étudiants. »
Le vice-président de l’AGECTL croit que les établissements d’enseignement, les gouvernements et les entreprises doivent collaborer pour mettre en place des politiques garantissant que tous les stages soient rémunérés. « Nous ne pouvons plus tolérer cela. Nous devons nous lever et exiger le changement. Les étudiants méritent mieux. »
Pour sa part, la présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec et co-porte-parole du mouvement Au front pour la rémunération, Laurence Mallette-Léonard, affirme qu’il est inexcusable qu’un étudiant en ingénierie, par exemple, ait un traitement de faveur. « Toutes les professions sont essentielles au bon développement de la société québécoise. Le gouvernement a louangé les anges gardiens pendant la pandémie, mais oublie les futurs professionnels de la santé et de l’éducation qui sont toujours obligés de se résoudre à du travail gratuit pour obtenir leur diplôme. »
Enfin, le coordonnateur aux communications et affaires sociopolitiques de l’AGECTL, Mohamed Kassem, souhaite que le gouvernement comprenne que les étudiants s’attendent à des résultats. « Nous ne voulons pas de simples promesses. Il est important qu’il écoute les jeunes qui vont assurer l’avenir du Québec. »