Quincy Guerrier, un exemple sportif et scolaire pour l’Atelier 803

Un joueur ayant évolué dans le programme de l’Atelier 803 à Thetford Mines s’est récemment entendu avec une équipe de la NBA. Quincy Guerrier a en effet signé un contrat avec les Raptors de Toronto. L’athlète de 25 ans évoluera cette saison avec l’équipe de la G-League affiliée à la formation de la Ville reine.

Le Montréalais d’origine a été formé pendant cinq ans par le programme de basketball basé à Thetford Mines. Il a par la suite joué pendant cinq saisons dans la NCAA, deux avec l’Orange de Syracuse, deux avec les Ducks de l’Oregon et une dernière en 2023-2024 avec le Fighting Illini de l’Illinois. Il s’est joint aux Raptors cet été afin d’évoluer dans la NBA Summer League avant de signer avec eux en septembre. À noter que Chris Boucher, qui évolue avec l’équipe principale des Raptors depuis la saison 2018-2019 et qui a remporté le championnat de la NBA en 2019, est aussi issu de cette académie, mais ce dernier en a fait partie lorsque celle-ci était située à Alma aux Lac-Saint-Jean, de 2012 à 2014. 

Pour l’entraîneur et codirecteur sportif de l’Atelier 803, Armel Mampouya, au-delà de l’exemple sportif que représente Quincy Guerrier pour les jeunes athlètes, sa fierté réside dans le parcours scolaire de l’athlète. « Il est arrivé avec nous en secondaire 4. Il a d’abord obtenu ses diplômes de la Polyvalente de Thetford et du Cégep de Thetford, puis de l’université. Je dirais que c’est ça notre premier mérite. Quand les jeunes commencent avec nous, on leur explique que c’est un double projet. Il y a le sport, mais il y a surtout l’importance de l’éducation scolaire. Pour chaque cohorte qui entre, les jeunes savent que c’est ça l’objectif. Il est beaucoup question de Chris et de Quincy parce qu’ils sont dans l’élite du basket, mais notre fierté est vraiment qu’ils aient tous les deux obtenu un diplôme universitaire. »

Sur son site Web, l’Atelier 803 fait d’ailleurs la promotion de ses anciens ayant poursuivi le sport ainsi que leurs études au niveau universitaire, notamment Charles Berdnikoff, étudiant en médecine à l’Université de Sherbrooke, et Wilfred Balata, étudiant en commerce et communication à l’Université Simon Fraser. Armel Mampouya a de plus souligné que des anciens du programme étaient aussi devenus entrepreneurs après leur passage à Thetford.

DIX ANS DANS LA RÉGION DE THETFORD

Il y a dix ans, l’Atelier 803 s’installait dans la région après deux années à Alma. Anciennement appelé l’Académie de basketball de Thetford Mines, ce programme privé est un organisme qui emploie le basketball élite et le contexte d’apprentissage que cela offre pour outiller ses étudiants-athlètes dans l’atteinte de leur plein potentiel sportif, académique et humain.

Celui-ci accueille cette année une trentaine de jeunes provenant du Canada francophone et anglophone ainsi que de l’Amérique du Sud et de l’Europe. Ceux-ci sont logés à l’Auberge des Monts à Saint-Joseph-de-Coleraine et fréquentent la Polyvalente ainsi que le Cégep de Thetford. Au basketball, ils sont divisés en deux groupes, les plus jeunes, qui compétitionnent dans deux ligues situées au Québec et en Ontario, ainsi que les plus vieux, qui évoluent dans des circuits au Québec et aux États-Unis.

Le projet a pu compter sur le soutien de partenaires financiers au cours des années. L’appui du Mouvement Desjardins et de l’entrepreneur Rémi Morin, notamment, a pu permettre de mieux structurer le volet éducatif, a expliqué Armel Mampouya. « Cela a permis d’offrir des outils de plus aux jeunes afin de les aider dans leur réussite. Nous avons pu faire l’acquisition d’ordinateurs et embaucher des tuteurs pour les soutenir dans leurs études. Nous avons même pu développer une petite application permettant d’allier le sport et les mathématiques. »

L’entraîneur et codirecteur sportif invite par ailleurs d’autres entreprises qui aimeraient s’impliquer à communiquer avec lui.

DÉVELOPPEMENT DU BASKETBALL

Le développement du basketball et la mise sur pied de plusieurs structures amènent le recrutement d’étudiants-athlètes de plus en plus difficile. L’Atelier 803 est également à la recherche d’un certain standard, ce qui rend la tâche d’autant plus compliquée. « C’est assez rare quelqu’un qui soit capable de venir à Thetford, de travailler fort au basket et dans ses études, puis de rallier ça pendant quatre à cinq ans. Nous n’allons pas nécessairement rechercher les meilleurs, ceux qui brillent partout, mais plutôt ceux qui sont travaillants. Ça demande d’analyser comment ils sontt au niveau de leur comportement, leur entourage et s’ils seront capables de vivre avec la discipline que demande notre programme. »

De plus en plus de Québécois sont aussi attirés par des programmes élites de basketball en Ontario et aux États-Unis puisque plusieurs d’entre eux sont très bien structurés et profitent d’importants appuis financiers. Pour Armel Mampouya, il y a cependant de bons programmes au Québec pouvant offrir un excellent encadrement aux étudiants-athlètes.

Le développement du basketball semble en santé dans la province ces dernières années, alors que quelques Québécois ont réussi à s’établir dans la NBA : Chris Boucher avec les Raptors, Olivier-Maxence Prosper avec les Mavericks de Dallas, Luguentz Dort avec le Thunder d’Oklahoma City et Bennedict Mathurin avec les Pacers de l’Indiana. « Ce qui est intéressant, c’est de voir que certains ont déjà de premiers rôles avec leur équipe. Ça en prend plus comme eux. C’est très inspirant pour la jeune génération qui sait que c’est possible d’atteindre ce niveau », a conclu Armel Mampouya.