Que sont devenus les cadets en 2024 ?
Les cadets de Chaudière-Appalaches se retrouvent minimalement une fois par semaine, selon les activités prévues au calendrier. Mais que font-ils réellement lors de ces rencontres ? Le journal s’est rendu à la Caserne Paul-Mathieu du Régiment de la Chaudière à Beauceville le 25 septembre dernier pour rencontrer ces jeunes et démystifier le rôle et les objectifs du programme.
Contrairement à la croyance populaire, les cadets et l’armée ne sont pas intimement reliés. C’est un mythe trop répandu selon le capitaine Frederick Guay, représentant des affaires publiques. « Il y a 20 ans, quand je me suis inscrit dans les cadets, j’avais peur de devoir faire des pompes et que ce soit rough. Ça n’a pas été le cas et ce ne l’a jamais été. C’est la gang qui m’a rassemblé et les activités. C’est certain qu’il y a eu une évolution au fil du temps. On s’adapte avec le jeune. Ce n’est pas tous les cadets qui s’enrôlent dans l’armée et ce n’est pas un prérequis pour le faire non plus. » Le principal objectif des cadets est de développer les compétences en leadership, en citoyenneté, en conditionnement physique et en santé mentale de ces jeunes de 12 à 18 ans.
Malgré tout, certains cadets questionnés, des expérimentés comme des nouveaux, ont mentionné vouloir s’enrôler dans l’armée plus tard. « J’ai un arrière-grand-père qui a fait la Seconde Guerre mondiale. Il est encore vivant et son parcours m’a impressionné. Ses histoires m’ont beaucoup touché. » D’autres affirment plutôt s’être inscrits pour les activités et l’esprit de groupe. « Mon frère les a déjà faits. Il m’a dit que c’était vraiment le fun. Pour l’instant, j’aime vraiment ça moi aussi. Les différentes activités sont aussi très passionnantes. »
Les enseignements se ressemblent d’un corps ou d’un escadron à l’autre, qu’il soit de terre, de l’air ou de la marine. Les jeunes participent à des activités comme la randonnée, l’escalade, le kayak ou la course d’orientation. Celles-ci se complexifient selon l’expérience et le grade de chacun. « Dans l’entraînement, il y a des particularités à chacun. Les cadets de terre se spécialisent en expédition. […] Les cadets de l’air, eux, c’est l’aviation. Ils vont, entre autres, faire du planeur et apprendre des notions de vol. […] Ceux de la marine se retrouvent sur l’eau. Ils vont faire de la baleinière et de la voile, surtout de l’entraînement sur de petits bateaux », explique Capitaine Guay.
Le jeune pour le jeune
Parmi les principales philosophies des cadets, l’une d’elles a été nommée à plusieurs occasions durant la soirée, soit celle de l’apprentissage du « jeune par le jeune » ou du « cadet par le cadet ». Ce sont les cadets plus expérimentés qui enseignent aux plus jeunes. Ils redonnent dès leur troisième ou quatrième année d’instruction. On retrouve tout de même des officiers membres de la Réserve des Forces armées canadiennes sur place qui jouent surtout un rôle d’accompagnement auprès des jeunes.
« Ils viennent chercher un sentiment d’appartenance à un groupe. Il y en a qui le font avec leur équipe de hockey, pour d’autres c’est en rejoignant les cadets. Je pense que le fait qu’ils soient tous habillés de la même façon et font partie d’un groupe commun, c’est un fort sentiment d’attachement. Nous, les officiers, nous leur inculquons les valeurs du bon citoyen, de la santé physique et de l’autodiscipline entre autres. Peu importe d’où vient le jeune, nous l’accueillons à bras ouverts », affirme le major Jean-François Maheux.
Qui sont-ils ?
La zone Chaudière-Appalaches regroupe 11 corps et escadrons de cadets. Leurs rencontres hebdomadaires se font à Sainte-Marie, Saint-Joseph, Beauceville, Saint-Georges, Saint-Martin, Thetford Mines, Lac-Mégantic, Lac-Etchemin, Sainte-Justine et Saint-Zacharie. On compte plus de 450 inscriptions. Ajoutons à ce nombre une trentaine de cadets de la Marine royale canadienne 245 Bellechasse. Ce groupe se situe dans la zone Vallée du Saint-Laurent.
Même si les unités de cadets sont situées dans ces localités, tous les jeunes de 12 à 18 ans peuvent joindre les cadets, peu importe leur lieu de résidence. La rentrée d’automne est la période la plus propice aux nouvelles inscriptions, mais il est permis de joindre le programme à tout moment.
Toutes les activités sont gratuites et financées par le gouvernement fédéral et certaines campagnes de financement locales.