Les employés de la Sépaq sont toujours sans contrat de travail

Des membres du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) représentant les employés de la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq) étaient présents au parc national de Frontenac, le mercredi 24 juillet, afin de sensibiliser les plaisanciers aux conditions de travail au sein du réseau et à propos des négociations avec l’employeur qui sont au point mort. Le personnel est sans contrat de travail depuis le 1er janvier 2024.

L’enjeu majeur est l’entente de classification obtenue lors de la dernière négociation en 2020. Celle-ci stipule que tous les corps d’emplois similaires au sein des différents établissements de la Sépaq doivent être payés selon la même échelle. Un demi-million de dollars était prévu afin de mettre le tout à niveau, mais quatre ans plus tard, les employés concernés n’ont toujours pas reçu l’argent qui leur est dû. Cette situation a aussi des conséquences sur leurs prestations d’assurance-chômage.   

« Le syndicat avait accepté de ne pas commencer la négociation parce que nous pensions que la Sépaq était de bonne foi, mais il y avait un échéancier au 18 juin pour finaliser les travaux de classification. Nous considérons que l’employeur a fait preuve de laxisme dans ce dossier parce qu’il n’a pas livré. Le SFPQ a décidé d’arrêter les travaux de classification pour s’engager dans la négociation, mais malheureusement, il n’y a pas encore de date ayant été mise en place afin d’amorcer les discussions », a expliqué Sylvie Vallières, vice-présidente politique pour la région de Québec-Chaudière-Appalaches au SFPQ.

Avec cette tournée de sensibilisation à travers les différents établissements du réseau, le syndicat souhaite livrer un message à Martin Soucy, nouveau président-directeur général nommé en janvier. « Il a commencé sa carrière à la Sépaq à 16 ans, soit à l’entretien au parc d’Oka. Il a gravi les échelons et il connait bien les enjeux. Lors de son embauche, il a dit qu’il voulait mettre tout le cœur et l’énergie nécessaires pour travailler côte à côte avec les passionnés de la Sépaq qui sont ses employés. Il a dit que pour lui, la richesse humaine est importante. Nous l’interpellons donc personnellement afin de régler cela rapidement et que nous ayons une entente de principe d’ici la fin de la saison estivale », a affirmé Mme Vallières.

QUESTION SALARIALE

Cette négociation comprend également un enjeu salarial. Les employés réclament en effet de meilleurs salaires pour réussir à suivre le coût de la vie. Le salaire moyen d’un employé de la Sépaq est présentement de 16,59 $/heure, alors que le salaire minimum en vigueur au Québec est de 15,75 $/heure. Une prime de 2,50 $/heure a été octroyée afin d’améliorer l’attraction, mais celle-ci n’est pas incluse dans le salaire, déplore le syndicat.

Un écart salarial important existe également entre les travailleurs des parcs fédéraux et ceux du réseau de la Sépaq. Pour un même type d’emploi à l’entretien, ceux de Parcs Canada peuvent gagner entre 26 et 29 $/heure, alors que ceux des établissements provinciaux sont payés en bas de 20 $/heure, ce qui rend difficile de bien gagner sa vie dans les circonstances. 

Par ailleurs, la reconnaissance de l’expérience et des études est inexistante pour la majorité des employés. Elle ne concerne que ceux embauchés depuis 2021. Cela a pour conséquence de créer des frictions au sein des travailleurs puisque tous n’ont pas les mêmes avantages. Un employé qui voudrait d’ailleurs voir son expérience et sa scolarité reconnues devrait d’abord démissionner, perdre tous ses acquis et son ancienneté, et tenter de se faire réembaucher sans aucune garantie. 

« Nous sommes présentement en campagne de sensibilisation, donc les moyens de pression ne sont pas commencés. Nous ne souhaitons pas perturber les activités de la Sépaq. La fenêtre est toutefois courte en raison de la période estivale limitée. Nous n’avons pas arrêté de date, mais des moyens de pression pourraient s’entamer si ça n’avance pas. C’est une négociation importante et dans un monde idéal, nous voudrions régler cela de façon à ne pas nuire à la population », a conclu Mme Vallières.