Le propriétaire des Blue Sox poursuit la LBMQ pour 103 691 $

Le propriétaire de l’ancien club de baseball les Blue Sox de Thetford, Matthew Lécuyer, intente une poursuite au civil en dommages et intérêts d’un montant de 103 691 $ contre la Ligue de baseball majeur du Québec (LBMQ), ainsi que les gouverneurs des équipes d’Acton Vale, Drummondville, Pointe-aux-Trembles, Shawinigan, Sherbrooke, Victoriaville, Coaticook, Saint-Jean-sur-Richelieu et des Laurentides. Il estime que sa franchise lui a été retirée « sous de faux prétextes ».

En novembre dernier, la ligue avait annoncé l’expulsion des Blue Sox du circuit pour ne pas avoir acquitté la somme nécessaire à son affiliation avant la date limite en vue de la saison 2024. Le premier paiement de 1100 $ devait être effectué au plus tard le 3 novembre et une demande visant à prolonger le délai jusqu’au 6 novembre a été refusée. La liste de protection des joueurs de Thetford Mines est donc redevenue la propriété de la LBMQ.

Dans la demande introductive d’instance déposée auprès de la Cour supérieure du Québec, il est écrit que les parties défenderesses « se sont concertées afin de retirer au demandeur sa franchise sous de faux prétextes en justifiant et basant leur décision sur des dispositions des Statuts et règlements de la LBMQ qui, finalement et contrairement à leur rhétorique, n’existaient pas ».

Il faut se rappeler que Matthew est devenu propriétaire de la franchise en février 2023, à l’âge de 15 ans. Elle lui a été cédée par son père, François Lécuyer, qui avait à ce moment des démêlés avec la justice pour un dossier de fraude. Il est d’ailleurs indiqué dans la requête que ce dernier fut incarcéré pour une période de 103 jours à compter du 6 octobre de la même année. Ils avaient convenu de se parler au moins une fois par semaine pour, entre autres, assurer la gestion des affaires de l’équipe.

« Au jour du 3 novembre 2023, date limite du paiement, le demandeur n’a finalement pas reçu l’appel de son père qui a eu de nouveau des difficultés avec son accès téléphonique. Puisque le demandeur n’avait pas accès aux comptes bancaires de l’équipe, il devait connaître les directives de son père afin de faire le paiement de 1100 $ auprès de la LBMQ, se demandant s’il pouvait payer à même ses deniers personnels sans que cela engendre des problèmes au niveau administratif », peut-on lire dans le document.

Matthew Lécuyer ne s’en fait donc pas, puisque le président de la ligue, Daniel Bélisle, est une bonne relation de son père et qu’il est parfaitement au courant de la situation carcérale de ce dernier ainsi que de l’entente de supervision pour la première année.

L’adolescent a finalement pu parler à François Lécuyer le 6 novembre vers 13 h. Il aurait alors demandé au président de la ligue les modalités lui permettant de faire un virement bancaire pour le premier versement. Daniel Bélisle lui aurait toutefois demandé d’attendre, préférant consulter les gouverneurs sur l’approbation de la réception dudit paiement ainsi que le maintien de sa franchise dans la ligue.

Matthew Lécuyer a finalement appris plus tard en soirée que les autres équipes avaient décidé à l’unanimité de refuser la réception du paiement et donc de lui retirer la franchise et d’exclure son équipe de la ligue.

En janvier dernier, une nouvelle franchise était accordée à Thetford Mines, évoluant sous le nom de l’Unicanvas.

Le propriétaire des Blue Sox estime avoir subi de l’humiliation. Il se dit anéanti par les propos acerbes et blessants sur les réseaux sociaux du monde sportif, mais également à la télévision, à la radio et à l’école. 

« Alors qu’il se voyait réaliser son rêve dans une discipline qui le passionne et pour laquelle il travaille comme bénévole depuis l’âge de cinq ans, le tout s’est écroulé par un rejet concerté et public sous de fausses prétentions. Le demandeur ayant subi ce lynchage en public a maintenant le dégoût à l’endroit du baseball qui était sa passion et celle de sa famille. Le demandeur, qui pouvait espérer évoluer comme gestionnaire d’équipe, doit maintenant vivre avec l’étiquette du rejet sans même avoir complété une année. Bref, toute cette histoire a provoqué chez le demandeur du stress, de l’angoisse, de l’anxiété, de la culpabilité et de l’humiliation », est-il mentionné. 

Précisons que le président de la LBMQ, Daniel Bélisle, n’a pas voulu émettre de commentaires à ce sujet.