L’Association du lac William réclame l’implantation d’une station de lavage des embarcations nautiques

Un comité de bénévoles, soutenu par l’Association du lac William, insiste auprès de la Municipalité de Saint-Ferdinand pour la mise en place d’une station de lavage des embarcations nautiques.

Pour ce faire, le comité avait convié les élus et les membres du personnel de la Municipalité en présence de membres de l’Association du lac William à une démonstration de lavage de bateaux réalisée par l’entreprise Ozero Solutions sur le site de l’ancien hôpital Saint-Julien.

Pour la porte-parole du comité, Lorraine Rivard, l’installation d’une station de lavage des embarcations nautiques est une solution parmi tant d’autres pour protéger le plan d’eau des espèces aquatiques envahissantes, mais qu’il est urgent d’agir pour limiter leur propagation.

« C’est une évidence qu’il y a des espèces envahissantes toxiques dans notre lac et que d’autres s’en viennent. Il est passé de la classe méso-eutrophe à eutrophe en 2023, explique Mme Rivard. C’est un geste nécessaire que nous devons poser. Nous avons une Municipalité qui est ouverte au projet et nous voulons faire bouger les choses. »

« La Ville de Thetford Mines investit plus de 20 millions $ dans la construction d’un bassin de rétention plutôt que de déverser ses eaux usées non traitées dans la rivière Bécancour notamment. D’autres investissements sont réalisés pour l’aménagement de bassins de sédiments sur le site des anciennes mines Normandie, British Canadian, King Beaver et Lac d’amiante. Ce sont des millions de dollars qui se mettent déjà en amont », a-t-elle ajouté.

Matys Tessier, cofondateur d’Ozero Solutions, a indiqué que l’entreprise a déjà procédé à l’installation d’une soixantaine de stations de lavage pour toutes sortes d’embarcations nautiques afin de protéger les plans d’eau dans toutes les régions du Québec.

Celui-ci a informé les invités sur les impacts environnementaux, économiques et sociaux de la présence des espèces envahissantes.

Au niveau environnemental, elles entraînent un débalancement de l’écosystème qui accélère l’eutrophisation des plans d’eau du Québec. « Pas moins de 90% des vecteurs de propagation sont causés par les bateaux de plaisance qui les transportent d’un lac à l’autre. Il est donc important de traiter ce vecteur. »

Sur le plan économique, M. Tessier estime que cette nuisance peut entraîner une baisse des valeurs des propriétés de 20 % pour les riverains. « Le plus gros impact est sans aucun doute celui du coût de gestion récurrent à prévoir pour la Municipalité afin de les empêcher de proliférer. Il y a aussi les pertes liées au tourisme. »

M. Tessier ajoute que les impacts sociaux sont également immenses alors que toutes les activités autour du plan d’eau sont menacées, qu’il s’agisse de pêche ou baignade et même d’aller sur la plage, par exemple.

La démonstration de lavage sur place a permis au cofondateur d’Ozone Solutions d’expliquer les zones à décontaminer des bateaux, que ce soit à l’interne et à l’externe. Celui-ci a mentionné que la majorité des stations installées par son entreprise l’ont été dans des bâtiments qui sont fixes.

UNE SUBVENTION

M. Tessier a aussi indiqué que le ministère de l’Environnement offre une subvention de l’ordre de 80 % jusqu’à concurrence de 30 000 $ pour couvrir les coûts d’une installation qui peuvent varier de 25 000 $ à 35 000 $. Il en faut entre 5 et 10 minutes pour laver la majorité des bateaux et autres embarcations.

Le comité, qui prévoit présenter son projet aux élus à la fin août, souhaite ensuite pouvoir faire une demande de subvention auprès du gouvernement dès septembre. Le Ministère dispose d’une enveloppe de 7,3 millions $ sur trois ans pour la réalisation de tels projets.

« Qu’il s’agisse d’une installation permanente ou mobile, ce sera à la Municipalité de décider. Nous, notre objectif, c’est de porter ce projet-là pour qu’il se réalise. Lors de notre présentation du 26 août, les élus auront le portrait d’un projet clé en main puisque nous aurons les détails de la soumission que nous avons demandée à Ozero Solutions », de dire Mme Rivard.

RÉACTION DU MAIRE

Le maire de Saint-Ferdinand, Yves Charlebois, affirme qu’on lui parle de l’aménagement d’une station de lavage pour laver les bateaux depuis qu’il est maire en 2017.

S’il est d’accord avec les objectifs poursuivis par la mise en place d’une telle station, M. Charlebois se questionne sur les mesures qui devront être appliquées pour offrir le service qui est nettement plus efficace en présence de main-d’œuvre formée qu’en libre-service. « Nous devons aussi trouver un endroit où l’installer et être en mesure de capter les rejets d’eau », a-t-il conclu.