Important projet de développement résidentiel au lac Caribou à Saint-Joseph-de-Coleraine

Un important projet de développement résidentiel au lac Caribou situé sur le territoire de Saint-Joseph-de-Coleraine est en cours d’élaboration. Celui-ci vise à rendre accessibles 24 terrains en bordure du plan d’eau. Les retombées économiques sont évaluées à 30 millions $.  

Les terrains devraient avoir une superficie allant de 44 000 à 126 000 pieds carrés. Le prix de vente le plus élevé pourrait se chiffrer à plus de 500 000 $.

Ce projet est chapeauté par l’homme d’affaires André Bernard de Thetford Mines. Il sera réalisé en association avec la Société Asbestos, à qui appartient l’immense terre, et son président Guy Bérard.

« Il faut remonter à 2011. Je mangeais au restaurant avec un ami et il a demandé à M. Bérard, que je ne connaissais pas, de se joindre à nous. Nous nous sommes présentés et il m’a dit que la Société Asbestos possédait beaucoup de terrains dans la région. Il m’a donné sa carte professionnelle parce que je souhaitais acquérir éventuellement une terre à bois. Le temps a passé et en 2020, lorsque j’ai annoncé mon départ de CVTech-AAB où j’étais propriétaire, j’ai décidé de l’appeler. Nous nous sommes rencontrés et j’ai ciblé le lac Caribou, car je voyais un potentiel de développement. Nous en sommes venus à un accord après maintes discussions. Je vous dirais que ça n’a pas été facile de le convaincre », a mentionné M. Bernard au Courrier Frontenac.  

Le président de la Société Asbestos s’est dit agréablement surpris par la qualité du projet. « Beaucoup de gens étaient intéressés par ces terrains et nous avons toujours dit non. Finalement, quand André est arrivé et qu’il nous en a parlé, nous nous sommes dit que ce serait un beau projet local qui pourrait être réalisé par des gens d’ici ayant un intérêt à garder cela dans une condition impeccable. Ce ne sont pas des promoteurs qui sont là pour maximiser le profit, mais plutôt l’ensemble du site et la valeur des propriétés autour du lac. On estime d’ailleurs la valeur de chaque propriété en moyenne à un million de dollars. »  

Pour les deux hommes, la protection de l’environnement est primordiale. « Nous avons fait réaliser des travaux de caractérisation des sols avec des biologistes afin de prévenir le ruissellement et protéger les endroits humides. Le chemin d’accès sera à 85 mètres de la rive, plutôt qu’à 75 mètres. De plus, la bande riveraine sera de 15 mètres alors que la réglementation prévoit 10 mètres. Nous ferons tout pour atténuer les effets négatifs afin que le lac Caribou demeure le plus pur et le plus propre possible », a souligné M. Bernard.  

Pour sa part, Guy Bérard dit comprendre les inquiétudes des citoyens et des élus entourant le volet environnemental, mais il se veut rassurant. « Les citoyens devraient être beaucoup plus préoccupés par leurs installations septiques désuètes qui nuisent à l’ensemble du lac, plutôt que celles de leurs futurs voisins parce que nous exigerons les meilleurs systèmes qui existent au monde. Nous ferons plus que ce que le ministère de l’Environnement nous demande. Nous allons non seulement protéger les endroits sensibles, mais nous nous assurerons de ne pas nuire à personne. »  

Certaines contraintes sont toutefois à prévoir comme la coupe d’arbres. Les propriétaires de chaque terrain devront s’assurer d’en planter une quantité à déterminer pour compenser ceux qui devront être abattus. « Des secteurs seront également considérés comme non constructibles pour protéger l’environnement, la sérénité et la beauté de l’endroit », a dit M. Bérard.  

D’après André Bernard, ce projet sera très bénéfique pour la municipalité de Saint-Joseph-de-Coleraine. « Je pense qu’il y en a plusieurs qui aimeraient avoir un projet de cette envergure. À mon avis, il faut remonter à une quarantaine d’années, dans le temps où les mines étaient en activité, pour retrouver un projet de cette importance à Coleraine. »  

Le promoteur aimerait bien que les travaux de construction du chemin d’accès de 2,4 kilomètres puissent débuter cet automne.  

Selon M. Bérard, les études réalisées par la Municipalité de Saint-Joseph-de-Coleraine et celles commandées par le promoteur concordent et ne devraient pas être un frein à la réalisation du projet.  

PRÉOCCUPATIONS SOULEVÉES  

Pour le président de l’Association du lac Caribou, Francis Bédard, la santé du lac est la principale préoccupation. « Le projet qui nous a été présenté se trouve en flanc de montagne. Ça fait des années que nous essayons de protéger le lac. Un développement comme celui-ci peut entraîner la présence de sédiments dans l’eau. Il y a des résidus miniers à proximité. Il n’y a pas seulement l’enjeu des installations septiques. Nous préférons attendre avant de nous prononcer pour ou contre le projet. Nous sommes d’ailleurs en attente des résultats des études entourant les impacts qui ont été réalisées. »  

Notons qu’entre 75 et 100 propriétés sont déjà implantées autour du lac Caribou. « Pour les résidents actuels, s’ils perdent la vue exceptionnelle qu’ils ont et la tranquillité, c’est sûr qu’ils sont plus ou moins en faveur du projet. Par contre, le principal est la santé du plan d’eau. »  

LES CITOYENS SERONT INFORMÉS  

Pour sa part, le maire de Saint-Joseph-de-Coleraine, Gaston Nadeau, a indiqué que la Municipalité souhaite rencontrer les membres du conseil d’administration de l’Association du lac Caribou et ensuite la population autour de la deuxième semaine du mois de juillet afin de les informer.  

« Nous avons embauché la firme Pluritec qui est neutre dans le but de mieux nous éclairer et nous aider à prendre une décision finale concernant ce projet. Nous ne voulons pas faire cela à la légère. Nous voulons, entre autres, nous assurer de la conformité des installations septiques et protéger le lac de l’érosion. »