Émotion, talent et créativité à la 45e finale régionale de Cégeps en spectacle
Le Cégep de Thetford était l’hôte samedi soir de la 45e finale régionale de Cégeps de spectacle présentée à la salle Dussault. Les participants Kate Claassen (Garneau) et Joe Landry (Sainte-Foy) ont obtenu leur accès pour représenter la région de Québec à la finale nationale qui aura lieu le 27 avril prochain à Rimouski.
Les quelque 420 spectateurs sur place ont pu apprécier et applaudir le talent de 16 jeunes artistes qui ont offert neuf numéros variés que ce soit en danse, en chant, en musique, en théâtre, en art oratoire, en humour et en art du cirque. Des étudiants de l’établissement thetfordois chargés de l’animation ont également diverti le public entre chaque prestation.
La lauréate Kate Claassen a présenté pour l’occasion sa composition ayant pour titre « Fleuris ». Sa mise en scène, sa voix sublime et sa sensibilité lui ont aussi valu une bourse de 750 $ et le Prix Festival international de la chanson de Granby qui lui garantit un accès direct aux auditions en 2025.
« Honnêtement, quand mon nom a été prononcé, ce fut comme un choc parce que les gens autour de moi étaient tellement talentueux. Ça aurait pu être n’importe qui. Ma première réaction en sortant de scène était de commencer à pleurer. C’est difficile d’avoir confiance en soi dans ce milieu, puis de se livrer avec toute la sensibilité et la vulnérabilité qui nous habitent. Je me suis sentie écoutée. Les gens ont bien reçu mon message. […] Cela m’a bouleversée. Ce fut un mélange de joie, de surprises et de grandes émotions. »
Pour son numéro de chant, l’artiste s’est inspirée de la relation qu’elle entretient avec sa sœur et d’autres grandes femmes dans son entourage qu’elle qualifie d’extraordinaires. « Je vous dirais des femmes fortes que je voyais épuisées et s’écrouler un peu devant la pression du quotidien qu’elles se mettent sur leurs épaules, mais que la société leur impose également. Je me sentais impuissante face à leur tristesse. J’avais envie de leur dire qu’elles ont toutes quelque chose à l’intérieur d’elles. Je veux qu’elles retrouvent ce rayon de lumière et qu’elles fleurissent parce qu’elles font tellement de différence dans nos vies. Elles ne doivent pas s’oublier. »
UN MULTI-INSTRUMENTISTE TALENTUEUX
Joe Landry du Cégep de Sainte-Foy a été récompensé pour sa performance, sa créativité et son énergie. En plus d’accéder à la finale nationale, il a lui aussi reçu une bourse de 750 $. « Je suis tellement soulagé. La pression tombe. Je suis très content de m’être rendu jusque-là. J’avais déjà participé à Cégeps en spectacle les deux années précédentes et je n’avais pas gagné, même pas la finale locale. Je n’en reviens pas! »
Les gens présents ont eu droit à un numéro très divertissant dans lequel on le voit se promener d’un instrument de musique à un autre alors qu’une armée de clones l’accompagne sur écran géant. « Il a pris beaucoup de temps à réaliser. J’ai tout orchestré. J’ai conçu des arrangements de chansons québécoises que tout le monde aime. J’ai essayé de rendre hommage à plusieurs de mes héros comme Offenbach, les Colocs, les Cowboys Fringants et les Trois Accords. »
Les spectateurs ont ainsi pu le voir jouer du piano, du saxophone ténor, du saxophone baryton, de la flûte traversière, de la basse et de la batterie. Joe Landry a même exploité son talent en chant. « C’est beaucoup de travail, mais je vis pour cela. J’aime préparer des projets grandioses à partir de rien, tout seul. C’est génial! »
Celui qui rêve un jour de devenir compositeur se dit excité de pouvoir prendre part à la prochaine étape qui arrive à grands pas. « Je vais tout donner ce que j’ai. Je vais essayer d’offrir le meilleur spectacle de ma vie. »
DÉCEPTION POUR EDGAR HARETH
Le Cégep de Thetford était représenté cette année par Edgar Hareth. Il a offert « Poste Piano », une prestation inspirée d’un voyage à travers le temps. « J’étais déguisé en vieux pianiste et je jouais des pièces de l’époque baroque jusqu’à aujourd’hui. Il y avait même un bout de générique de l’émission Les Simpson. Entre chacune d’elles, je faisais comme si je ne m’y attendais pas. C’est en même temps un peu théâtral parce que j’essaie de faire rire les gens avec mes réactions. »
Bien qu’il ait aimé l’expérience, l’artiste n’a pas caché sa déception. « Quand je suis sorti de scène, je n’avais pas le même sentiment que lors de la finale locale où j’avais l’impression d’avoir tout donné. Ce soir [samedi], je ne sais pas si c’est parce que j’ai trop pratiqué, mais j’ai l’impression d’avoir été un robot. J’ai des questionnements par rapport à cela. Je vais devoir regarder la vidéo et analyser ma performance. Je me suis quand même amusé. Je n’avais aucun stress. Ce n’était que du plaisir. »
Edgar Hareth aura la chance de se reprendre en 2025, puis en 2026. « Je suis à ma première année d’études au Cégep de Thetford. Je vais devoir présenter quelque chose de complètement nouveau. C’est certain que ça ne s’arrête pas là. Je vais penser à un autre concept et revenir avec quelque chose de bon l’an prochain. »
UNE SOIRÉE EXTRAORDINAIRE
Invité à commenter le déroulement de la soirée, le conseiller à la vie étudiante au Cégep de Thetford, Franchesco Côté, s’est dit très heureux. « Je suis extrêmement fier de mon comité organisateur. Ce fut un an de travail. Nous avons livré un spectacle fantastique. Les gens ont embarqué. Nous avons aussi eu droit à un très bon numéro hors concours avec l’humoriste Arnaud Soly. Cela a permis de détendre l’atmosphère et le stress pour les participants. »
Il admet avoir beaucoup aimé la prestation du représentant local. « Je suis un fan fini d’Edgar Hareth. Il a été incroyable, mais les deux gagnants, Kate Claassen et Joe Landry, m’ont aussi impressionné. C’était deux numéros complètement extraordinaires. »