« Ce n’est pas un budget pour les municipalités » – Marc-Alexandre Brousseau
Le budget 2024 présenté mardi par le ministre des Finances du Québec, Eric Girard, déçoit le milieu municipal qui s’attendait à davantage d’investissements.
« Beaucoup de demandes avaient été faites et ne sont pas satisfaites, puis plusieurs engagements ne sont pas tenus. Le gouvernement devait entre autres investir 1,5 milliard $ sur dix ans dans le programme pour les infrastructures sportives, récréatives et de plein air. Il a injecté 300 millions $ en 2023 et rien n’est prévu cette année alors que les besoins sont importants », a mentionné le maire de Thetford Mines et préfet de la MRC des Appalaches, Marc-Alexandre Brousseau.
Depuis quelques années, une taxe spéciale en vue d’amasser une réserve pour les infrastructures sportives et/ou culturelles est en vigueur à Thetford Mines. « Nous voulons avoir de l’argent pour réaliser des projets, mais pour passer à l’action, nous avons besoin de subventions gouvernementales. Le programme qui peut y répondre est celui dans lequel il n’y a pas de sommes pour 2024. »
M. Brousseau s’est également dit déçu de constater que le gouvernement Legault consacrera seulement 10 millions $ sur cinq ans pour la vitalité commerciale, alors que le montant qui circulait était plutôt de l’ordre de 470 millions $. « J’espère que l’argent disponible va au moins servir à financer les projets des municipalités qui n’en ont encore pas eu. Saint-Georges a reçu environ 850 000 $ et Victoriaville autour d’un million $, tandis que Thetford Mines n’a rien obtenu. C’est plus que décevant parce que nous sommes en compétition avec ces villes. »
Il a précisé que beaucoup d’initiatives sont mises de l’avant pour revitaliser le centre-ville de Thetford Mines. « Nous le tenons à bout de bras. Nous avons des commerçants qui font le choix de s’y installer et nous sommes fiers de pouvoir les appuyer. Nous avons mis en place un plan particulier d’urbanisme et nous essayons de poser des gestes qui vont aider à augmenter l’achalandage. Nous offrons des programmes de crédit de taxes, mais nous faisons tout cela avec nos fonds. Quand nous voyons les sommes disponibles pour l’ensemble du Québec, nous constatons que nous n’avons clairement pas été entendus. »
D’après Marc-Alexandre Brousseau, les sommes ne sont également pas au rendez-vous pour la construction de nouveaux logements sociaux et abordables. « C’est un besoin réel. Cela nous est demandé par la population pratiquement chaque semaine. À ma connaissance, nous avons toujours dit oui aux projets de logements sociaux, mais pour qu’il y en ait, ça prend du financement gouvernemental. C’est une priorité nationale, mais l’argent n’est pas vraiment là. »
En santé, il estime important que le gouvernement investisse dans ses infrastructures afin qu’elles soient attrayantes pour attirer de la main-d’œuvre. M. Brousseau a d’ailleurs confié avoir plus que hâte que la construction du nouveau CLSC à Thetford Mines aille finalement de l’avant. Ce projet est attendu depuis de nombreuses années et a été repoussé à quelques reprises pour diverses raisons. « Nous espérons que les conditions gagnantes sont mises en place pour que l’appel d’offres soit une réussite cette fois-ci. »
Enfin, le politicien voit d’un bon œil la volonté d’optimiser l’appareil gouvernemental afin qu’il y ait moins de bureaucratie. « C’est une revendication récurrente de la part de l’Union des municipalités du Québec (UMQ). Il y a beaucoup trop de paperasse. D’après une étude mise à jour par l’organisation, il y a l’équivalent de 4100 employés au Québec dont le seul travail est de répondre aux demandes de l’État en exigences de toutes sortes. Ils n’offrent aucun service aux citoyens. Cela représente 328 millions $ en dépenses pour les municipalités. Ça n’a aucun sens. »