Zone rouge : « un passage nécessaire, malgré les impacts négatifs » – Dre Liliana Romero
La décision du gouvernement du Québec de ramener la région de Chaudière-Appalaches en zone rouge, avec des mesures supplémentaires à Lévis, en déçoit plusieurs, surtout que la région n’a déploré qu’un seul décès en mars, soit le 31 dans une résidence de personnes âgées à Saint-Côme.
Le bilan diffusé mercredi dernier, jour de l’annonce gouvernementale, indiquait que sept personnes étaient hospitalisées à ce moment, dont quatre aux soins intensifs. Malgré tout, la directrice de la Santé publique pour la région, Dre Liliana Romero, approuve l’initiative gouvernementale.
« On comprend que la décision finale revient au gouvernement. La situation dans le grand Lévis se dégrade rapidement. En toute transparence, j’aurais inclus la Beauce, surtout le sud, dans la décision. Il y a des écoles et des entreprises touchées et 50 % des éclosions sont en Beauce. »
Elle ajoute qu’elle ne s’attendait pas à un début de troisième vague aussi rapide. « Pour le moment, nous n’avons pas d’impact au niveau des hospitalisations et des décès et avec le traitement-choc que le gouvernement impose, possiblement que l’on va retarder l’étendue des impacts dans la région. »
La santé mentale
Il apparaît toutefois évident que la santé mentale des gens est maintenant sous le radar de la santé publique, alors que les événements reliés à la vulnérabilité des gens semblent se multiplier. La protection de la population contre la COVID-19 demeure toutefois la bonne cible, selon Dre Romero.
« La question est très pertinente. La santé mentale de la population est fragile, on le sait. S’il y a une partie de la population qui a une grande capacité de résilience, ce n’est pas le cas pour tout le monde. Des gens ont tendance à développer des maladies dans des moments de solitude et d’incertitude. Nos efforts devront se faire de plus en plus vers la prévention de ces problématiques. »
Les difficultés de la Protection de la jeunesse sont connues, de même que la montée des cas de suicides, des difficultés chez les couples et autres. « Chaudière-Appalaches a toujours été parmi les régions où il y avait le plus de suicides et autres problématiques du genre. Nous le sommes encore. Les problématiques de santé mentale ont toujours existé, mais on les voit davantage. La violence conjugale a toujours existé et on la voit plus, parce que nous sommes dans une situation où on ne peut promouvoir la prévention. »
La vaccination, la clé
La région Chaudière-Appalaches sera dorénavant mise en priorité pour la vaccination, indique Dre Romero, en raison de ce passage en zone rouge et du fait que la situation épidémiologique l’exige. « L’arrivage massif de vaccins au cours des prochains jours fera assurément partie de la solution, on le sait déjà. »
Elle hésite à dire que ce passage en zone rouge est le dernier pour la région. « Il y a beaucoup d’incertitude. On voit que l’augmentation des cas est exponentielle. Les variants sont plus contagieux, mais aussi plus virulents, même si la sévérité est très variable. La tendance que l’on voit dans d’autres pays indique un taux d’hospitalisation plus grand chez des gens plus jeunes que ce que l’on voyait avant. C’est l’élément nouveau et on essaie d’éviter cela au Québec. »