Le CIMIC forme à la mécanique électrique
Seulement 15 centres professionnels québécois forment des étudiants en mécanique de véhicules électriques. Huit étudiants suivent présentement une attestation d’études professionnelles (AEP) au CIMIC de Saint-Georges, unique endroit offrant ce programme en Chaudière-Appalaches.
Ghislain Roy, l’un des enseignants, est aussi cocréateur de l’AEP pour l’ensemble de la province, en collaboration avec le Centre d’élaboration des moyens d’enseignement du Québec (CEMEQ) et le ministère de l’Éducation.
Le programme de 645 heures, comptant 12 compétences, axe principalement ses enseignements sur la réparation et les résolutions de problèmes. Ceux-ci touchent notamment au fonctionnement de circuits de systèmes ordinés, ainsi qu’aux systèmes de motorisation, freinage à régénération, haute tension/charge et gestion thermique.
«En donnant une première formation de 105 heures, on s’est aperçu que ce n’était pas assez. La mécanique électrique est différente d’un véhicule avec moteur à combustion. Avec l’augmentation des ventes de véhicules hybrides et électriques, il faut s’adapter à la demande et au marché du travail», soutient M. Roy.
Réservé aux travailleurs actuels
Comme préalable à l’AEP, l’étudiant doit posséder un diplôme d’études professionnelles (DEP) en mécanique automobile, exercer un métier en lien avec ce programme ou posséder sa reconnaissance des acquis et des compétences (RAC).
«Pour cette première cohorte, nous avons fait le tour des garages et concessionnaires. Plusieurs intéressés ont levé la main, mais ne pouvaient pas libérer des mécaniciens à temps plein. C’est pourquoi l’AEP se donne 60 % au CIMIC et 40 % en entreprise », précise Ghislain Roy, qui enseigne ce programme avec Jean-François Nadeau et Vincent Patry.
Gabriel Vachon, de l’Atelier Mécanique Saint-Georges (Point S), est l’un des étudiants. « On apprend beaucoup de nouvelles choses. Nous devons tous être à jour, y compris les garages indépendants», mentionne celui-ci.
Marc-André Bolduc, mécanicien chez Hyundai Beauce, exerce ce métier depuis plus de 20 ans. «Ce n’est pas évident de retourner à l’école après toutes ces années, mais les profs sont bons et intéressants. Comme concessionnaire, on voit que le marché électrique et hybride est de plus en plus populaire», affirme-t-il.
Adaptation citoyenne
Le gain en popularité des véhicules électriques et hybrides n’implique pas seulement les mécaniciens. Récemment, le CIMIC a formé une centaine de pompiers et premiers répondants opérant dans différentes régions.
«Intervenir sur une scène d’accident n’implique pas les mêmes protocoles, dépendant si c’est un véhicule standard ou électrique», indique Ghislain Roy, ajoutant que cette demande en formation venait du milieu et non l’inverse.
La fin progressive des subventions gouvernementales, à l’achat d’un véhicule électrique, ne découragera pas les consommateurs selon le pédagogue de longue date. L’objectif du gouvernement Legault lui semble toutefois irréaliste.
«Avec l’obligation des fabricants de concevoir plus de véhicules électriques (par les gouvernements), les prix vont baisser et on verra plus de modèles abordables. Cependant, la cible de 2030 (deux millions de véhicules en circulation) ne sera pas atteinte», dit M. Roy, rappelant que le Québec compte 250 000 véhicules électriques et hybrides immatriculés sur une possibilité de six millions.