Déploiement du vaccin contre la COVID-19: un moment historique
Alors que le vaccin commence à être distribué, il est possible de dire que la COVID-19 a transformé notre quotidien sur plusieurs aspects. Selon Patrick Fillion, microbiologiste natif d’East Broughton, cette pandémie laissera des traces indélébiles dans le fonctionnement de notre société.
Des entreprises pharmaceutiques ont réalisé un véritable marathon en 2020 afin de trouver un vaccin contre la COVID-19. Patrick Fillion voit le déploiement actuel de ce vaccin comme un moment historique.
« Normalement, ça prend jusqu’à dix ans afin de créer un vaccin. Dans l’histoire médicale, c’est la première fois que l’on conçoit un vaccin pour éliminer un coronavirus. À partir de cette souche, les scientifiques pourraient éliminer d’autres types de coronavirus dans le futur. »
Entretemps, chaque pays utilise des moyens différents pour aplanir la courbe du virus. Patrick Fillion croit au bienfait du masque, de la distanciation sociale et des mesures sanitaires renforcées.
« Les pays où l’on a perdu le contrôle comptaient une plus grande proportion d’aînés. La COVID-19 est une maladie gériatrique, qui se transmet très rapidement d’une personne à l’autre. Le système immunitaire répond trop fort à la maladie, mais elle reste souvent asymptomatique chez les plus jeunes. Ce coronavirus reste un mystère à éclaircir », dit Patrick Fillion.
Maladie annuelle ?
S’il s’attend à un hiver difficile, avec des moyennes quotidiennes de 2000 à 2500 nouveaux cas au Québec, Patrick Fillion est certain que la pandémie prendra fin en 2021.
La question est plutôt de savoir si la COVID-19 disparaîtra à jamais ou deviendra une maladie récurrente, comme la grippe saisonnière.
« On pourrait tenir des campagnes annuelles de vaccination auprès des gens vulnérables. Nos habitudes seront appelées à changer. Les malades devraient toujours porter un masque, mais pas les gens autour de cette personne. Au Japon, le port du masque est ancré dans les habitudes de vie depuis longtemps », dit M. Fillion.
Quant à l’exemple de la Suède, il ne tiendrait pas la route. « Le taux actuel de décès en Suède est deux fois plus élevé qu’au Canada. Les réticences à imposer des mesures sont trop souvent des choix politiques. Sans être hypocondriaque, il faut enlever la pression sur le système de santé », conclut M. Fillion.