Carlos Leitão est un défenseur de la prudence économique
Carlos Leitão a été ministre des Finances durant l’entièreté du dernier mandat libéral. Il estime que le Québec est en bonne santé financière, mais insiste sur le maintien d’une rigueur budgétaire pour les prochaines années.
De passage à Saint-Georges le 22 août, Carlos Leitão était heureux des conclusions du rapport de la vérificatrice générale déposé deux jours plus tôt. Ce document dressait un bilan complet des finances publiques par un tiers indépendant, une règle désormais obligatoire avant le déclenchement d’une campagne électorale.
La vérificatrice confirme que l’excédent budgétaire a atteint 2,3 milliards de dollars l’an dernier. Le rapport prévoit des surplus de 950 millions de dollars pour chacune des trois années à venir.
«Ce n’était pas une obsession idéologique de redresser les finances publiques. Le Québec était dans une mauvaise posture (2014), même si la dernière récession (2008) était finie depuis longtemps. Nous sommes maintenant dans une situation de surplus structurel. Ça nous permet de faire des choses qu’on ne pouvait pas réaliser auparavant», affirme le ministre.
ALÉNA et gestion de l’offre
Carlos Leitão croit que le prochain gouvernement devra rester prudent quant à la gestion des portefeuilles pour l’ensemble des ministères.
«Nous vivons dans un monde très incertain. Le commerce international, un de nos moteurs de croissance, se trouve dans une incertitude avec ce qui se passe au niveau de l’ALÉNA. Ça nous inquiète, parce qu’on ne pensait pas que l’administration Trump irait aussi loin notamment avec ses tarifs sur l’acier et le bois d’œuvre», affirme M. Leitão.
Sur la gestion de l’offre, le Parti libéral entend conserver le statu quo. «C’est impensable de ne pas la maintenir. Ça fait partie de notre ADN économique et social au Québec. Nous avons un système d’agriculture basé uniquement sur les fermes familiales. La gestion de l’offre est un élément-clé dans le maintien de ces fermes», pense Carlos Leitão.
Malgré des tarifs élevés à l’exportation, il rappelle que le marché québécois du bois d’oeuvre se porte bien. «La demande américaine pour la construction résidentielle est tellement forte que ça n’a pas eu d’effets chez nos producteurs. Cependant, on juge encore que les tarifs sont injustifiés», dit celui-ci.
Hors-politique
Sur un aspect personnel, Carlos Leitão en a appris beaucoup sur lui-même durant son premier mandat, particulièrement sur le plan du débat d’idées. Il espère revivre l’expérience d’un gouvernement libéral majoritaire à l’Assemblée nationale.
«Dans le secteur privé, on fait moins attention à notre capacité de gérer des consensus. Au gouvernement, on développe des politiques pour les vendre avec nos collègues du caucus et conseil des ministres. On discute beaucoup avec les fonctionnaires. On doit défendre notre point de vue et rallier tout le monde. Je me suis découvert certaines qualités à ce niveau-là», conclut-il.