Désespoir, détresse et tristesse chez les commerçants de la région
Après avoir passé au travers de deux vagues successives de la COVID-19, la troisième en cours fait mal aux commerçants de la région et cette obligation de fermeture est difficile à avaler et plus particulièrement pour ceux qui œuvrent dans les secteurs du commerce de détail, la restauration et les gymnases.
L’hiver dernier, ils ont monté des inventaires de produits qu’ils n’ont pu écouler. Ils ont recommencé ce printemps en vue de la prochaine saison et leurs commerces sont encore fermés. Évidemment, ils doivent maintenant payer leurs fournisseurs sans avoir fait de ventes et plusieurs d’entre eux éprouvent de la détresse.
« Pourquoi les petits commerçants doivent fermer alors que nous appliquons à la perfection toutes les mesures sanitaires sans exception et qu’il est plus facile pour nous de désinfecter toutes les surfaces très fréquemment en raison de la taille de nos commerces. Les grandes surfaces ont des files énormes qui font en sorte qu’il y a beaucoup de gens en même temps dans un même lieu. Je crois sincèrement que ce sont les petits commerces et les restaurateurs qui devraient être ouverts puisque la pandémie les a frappés durement et que ces derniers ne semblent pas être des lieux d’éclosion », s’exclame Sophie L’Écuyer de Librairie L’Écuyer.
Elle ajoute qu’il est inconcevable que les commerces soient fermés considérant les statistiques actuelles. « Dans les deux premières vagues, nous étions vraiment touchés et il fallait protéger la population, mais cette fois-ci, nous ne comprenons pas ces mesures qui sont si drastiques. Nos ratios démontrent que nous sommes des plus prudents. »
De son côté, Margo Setlakwe Blouin de chez Setlakwe Mode s’explique mal les injustices qui persistent en lien avec les produits jugés essentiels ou non. « Les règles sont floues et appliquées de façon aléatoire selon le bon vouloir des grandes chaînes. Nous vivons une concurrence déloyale chaque fois que nous devons fermer nos portes. »
Elle s’inquiète aussi de la santé mentale de ses employés qui sont sur le chômage pour une troisième fois en un an. « Les effets de ces fermetures affecteront grandement notre secteur pour les années à venir, car les travailleurs recherchent maintenant des emplois essentiels et sont craintifs de rester dans des secteurs aussi fragiles. »
La Chambre de commerce et d’industrie de Thetford Mines partage cette inquiétude et rappelle l’importance de contribuer à l’achat local. « Vous savez, même si les commerces sont catalogués comme non essentiels, il n’en demeure pas moins que les dirigeants sont dans leur établissement au quotidien pour répondre à vos besoins, que ce soit par téléphone, par leur site de vente en ligne ou encore en vous offrant le service à la porte. Ils ont vraiment besoin que nous soyons là pour eux. Bon nombre sont en difficultés financières et craignent de ne pas être en mesure de rembourser leur inventaire d’été auprès de leurs fournisseurs », de dire la directrice générale Suzanne Lacombe qui sent le désespoir gagner du terrain.
Elle souligne que certains commencent à croire que le gouvernement les utilise et les prend en otage afin de faire passer un message à la population pour leur faire voir la gravité de la situation. « Les éclosions en milieu de travail sont toutes dans des secteurs jugés essentiels. Nous demandons donc un plan clair, progressif et durable afin de rassurer les entreprises et leurs dirigeants, et que celui-ci soit orienté avec les démarches du plan de vaccination dans notre région. »