Un coup de couteau dans le dos des psychologues du réseau public
L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) de Chaudière-Appalaches dénonce l’ouverture à la privatisation des services en santé mentale par Lionel Carmant, ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux.
Ce dernier a dévoilé des informations sur les conditions de travail offertes pour l’achat de services en santé mentale à des psychologues et psychothérapeutes du secteur privé.
« Le ministre Carmant vient d’asséner un coup de couteau dans le dos des psychologues du réseau public, et de l’accès aux services. Le gouvernement a beau reconnaître la pénurie de cette main-d’œuvre dans le réseau, il n’aide en rien la cause en se tournant vers ceux du privé et en leur offrant des honoraires deux fois supérieurs au taux horaire le plus élevé dans le public », dit Jean-François Travers, représentant plus de 100 psychologues au CISSS de Chaudière-Appalaches.
« Nous sommes en négociation depuis plus d’un an, avec comme priorité l’attraction et la rétention de la main-d’œuvre. Le Conseil du trésor n’a montré aucune ouverture sur le sujet. Comment justifier que le ministre Carmant déroule maintenant le tapis rouge au secteur privé ? Les psychologues du réseau privé auront droit à une autonomie professionnelle plus grande que nos membres. C’est inacceptable », d’ajouter M. Travers.
L’APTS met en doute le caractère temporaire de la mesure, au moment où la demande de services en santé mentale atteint un sommet. Le gouvernement avait délesté des activités dans ce domaine lors de la première vague de la COVID-19, augmentant la longueur des listes d’attente.
« La seule façon de venir à bout des listes d’attente, c’est d’octroyer aux psychologues de notre réseau public, mais aussi aux autres intervenants en santé mentale, des conditions de travail attrayantes et le respect de leur autonomie professionnelle. Alors que 75 % des nouvelles personnes diplômées se dirigent vers la pratique privée, il est urgent d’agir pour répondre aux besoins de la population », mentionne Jean-François Travers.