Une annonce qui ravit le milieu
Le projet de retour du transport ferroviaire que plusieurs intervenants politiques et économiques de la région de Thetford défendent depuis des années n’a jamais été aussi près de se réaliser. En effet, le ministre des Transports du Québec, François Bonnardel, a annoncé le lundi 9 décembre que son gouvernement appuyait la réhabilitation du chemin de fer Québec Central.
«Nous allons démarrer la phase de conception du pont de Vallée‑Jonction et celle de l’étude d’opportunité du tronçon de Vallée-Jonction ouest jusqu’à Thetford Mines», a-t-il déclaré dans le cadre du Sommet sur le transport ferroviaire qui se tenait à Drummondville.
La députée de Lotbinière-Frontenac, Isabelle Lecours, a souligné lors d’un entretien avec le Courrier Frontenac que le processus pour faire avancer ce projet a commencé avant son arrivée, mais dès son élection, elle a été sensibilisée à son importance pour assurer la pérennité des entreprises et a fait les représentations nécessaires.
Évidemment, un bout de chemin reste à faire avant de revoir des trains, cependant, cette annonce représente un pas dans la bonne direction. «Il y a beaucoup d’entreprises manufacturières qui l’attendent. C’est une très bonne nouvelle pour le développement économique du milieu», a affirmé Suzanne Lacombe, directrice générale de la Chambre de commerce et d’industrie de Thetford Mines (CCITM).
Parmi les entreprises ayant manifesté leur intérêt pour le retour du train, mentionnons Industries Canatal, Industries Fournier, AmeriCan Structure, Dundee Technologies Durables et KSM. D’autres compagnies devraient éventuellement en profiter, mais elles n’ont pas clairement indiqué leurs intentions pour l’instant.
Pour le préfet de la MRC des Appalaches, Paul Vachon, il s’agit aussi d’une très bonne nouvelle pour la région. «Ça faisait quand même quelque temps que nous travaillions là-dessus. Il y a plusieurs arguments en faveur de la réhabilitation de la voie ferrée. Cela va réduire les gaz à effet de serre et enlever des camions sur les routes. Nous savons dans quel état elles sont. Ce sera utile, non seulement pour nos entreprises existantes, mais aussi pour des projets qui se développeront bientôt et pour qui, sans le retour du train, ce serait impossible», a soutenu le préfet.
Ce dernier a ajouté que pour l’instant, l’objectif est que le train se rende jusqu’à Black Lake. «Il n’est pas question d’aller jusqu’à Sherbrooke parce que le secteur Sud veut se faire une piste cyclable et nous respectons cela.»
Des dépenses de plusieurs millions $ à prévoir
Le chemin de fer Québec Central, qui appartient au ministère des Transports du Québec, n’a pas été entretenu depuis de nombreuses années. Les chiffres avancés pour la réhabilitation de la voie ferrée sont, selon M. Vachon, de l’ordre de 35 à 50 millions $, dépendamment de la vitesse à laquelle le train circulera. Pour sa part, la députée de Lotbinière-Frontenac, Isabelle Lecours, a reçu l’information de fonctionnaires du ministère que dans l’ensemble, le projet pourrait coûter 40 millions $ et s’échelonner sur trois ans.
Par ailleurs, la commission d’enquête du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) qui a lieu actuellement pourrait avoir un impact sur la suite des choses étant donné l’explosion des coûts lorsqu’il y a des travaux en présence d’amiante. «Les voies ferrées ont été faites sur du sable de mine. Je ne cacherai pas que c’est une préoccupation. J’espère que lorsque nous arriverons aux conclusions du BAPE, nous pourrons travailler là-dessus de façon sécuritaire et intelligente sans qu’il y ait des coûts épouvantables», a conclu Paul Vachon.