Les candidats se prononcent en matière d’agriculture
Trois candidats des principaux partis représentés dans Lotbinière-Frontenac ont de nouveau croisé le fer, jeudi soir, devant des producteurs agricoles.
Isabelle Lecours (Coalition avenir Québec), Pierre-Luc Daigle (Parti libéral du Québec) et Normand Beaudet (Québec solidaire) se sont ainsi exprimés sur cinq grands enjeux, à l’invitation des syndicats de l’Union des producteurs agricoles (UPA) des Appalaches, de Lotbinière-Nord et de Lotbinière-Sud.
Protéger les ressources tout en préservant l’agriculture et la foresterie privée
Pierre-Luc Daigle a mentionné que son parti est en accord avec la proposition de l’UPA d’ouvrir le Règlement sur les exploitations agricoles (REA). Il reconnait la pression sur les agriculteurs et que diverses mesures sont venues compliquer la culture du sol. Concernant les milieux humides, le candidat libéral estime que le règlement n’est pas simple. Il a mentionné que son parti veut travailler avec les producteurs pour trouver la meilleure solution.
Isabelle Lecours a précisé que sa formation est ouverte à augmenter les superficies en culture, mais qu’il faut bien faire les choses. S’il est au pouvoir, son parti entend examiner la situation avec les différents intervenants. En ce qui a trait aux milieux humides, Isabelle Lecours a dit que la CAQ est en faveur de la loi, mais qu’elle est ouverte à trouver des moyens de compenser les producteurs.
Normand Beaudet a souligné de son côté l’importance d’accroître la consommation interne de bois de construction et d’infrastructures au Québec afin de ne plus demeurer vulnérable aux marchés externes très instables.
Investir dans notre agriculture
La Coalition avenir Québec maintiendrait les programmes de sécurité du revenu et assurerait leur efficacité à long terme, aux dires d’Isabelle Lecours. Son parti veut aussi examiner les mécanismes d’indexation et d’annualisation, en plus de couvrir les plus petits producteurs. Elle croit que la diminution des investissements est très préoccupante.
Normand Beaudet a affirmé avoir senti une profonde inquiétude chez les agriculteurs au sujet des perspectives de fermeture des marchés, la levée possible des mesures de protection et du climat qui devient de moins en moins prévisible. Il faudra à son avis diversifier les programmes d’aide à l’investissement et accroître la robustesse des marchés internes afin qu’ils deviennent plus solides.
Pour Pierre-Luc Daigle, le dossier de la gestion de l’offre crée présentement de l’incertitude auprès des agriculteurs. Il a réitéré la position de son parti qui entend défendre cet enjeu et revoir tous les programmes de la Financière agricole du Québec (FAQ). Il pense que celle-ci doit s’adapter à la nouvelle réalité des producteurs et intervenir plus efficacement.
Taxer les terres et les boisés de façon équitable
Le candidat de Québec solidaire a souligné que l’angle de la taxation équitable ne s’applique pas nécessairement à l’industrie agricole. Selon lui, il y a actuellement des anomalies, faisant notamment référence au développement des Municipalités qui repose essentiellement sur la taxation foncière. Il a mentionné que la tendance est de vouloir de plus en plus de propriétés concentrées autour des centres urbains et régionaux, ce qui met de la pression sur les terres agricoles.
Pierre-Luc Daigle a précisé que le problème entourant le Programme de crédit de taxes foncières agricoles (PCTFA) est fort complexe et que la méthode de calcul est inscrite dans une loi. Il a ajouté que son parti veut s’y attaquer pour le régler définitivement. Le candidat est d’avis qu’il s’agira de l’une des priorités du prochain ministre de l’Agriculture et qu’une modification législative est nécessaire.
Isabelle Lecours a rappelé que la CAQ veut baisser les taxes scolaires et qu’elle est en faveur de revoir le PCTFA en partenariat avec les producteurs et les Municipalités. Selon elle, il faut trouver une solution durable qui leur permettra de se développer.
Aider les jeunes à cultiver leurs propres terres
En ce qui a trait à la relève agricole, le candidat libéral a dit que son parti voulait améliorer les programmes de la FAQ, même si celle-ci a fait des ajustements au cours des dernières années. Il a aussi affirmé que le PLQ s’est engagé à limiter l’achat des terres par les fonds d’investissement à 100 hectares par année. La modernisation de la Loi sur la protection du territoire agricole du Québec (LPTAQ) est aussi dans les plans.
Normand Beaudet de Québec solidaire reconnait que l’accès à la terre est un défi. Il a mentionné qu’il existe des mécanismes de transition novateurs et qu’il faudra être créatif. Les jeunes qui veulent prendre la relève doivent pouvoir le faire de façon graduelle et structurée, aux dires du candidat.
La caquiste Isabelle Lecours pense que la relève agricole devrait être une priorité. Elle a souligné que sa formation s’engage à la soutenir davantage à l’aide du Fonds d’investissement pour la relève agricole (FIRA). À son avis, celui-ci doit être plus utilisé et plus flexible et le gouvernement devrait y mettre plus d’argent.
Réduire l’impact de la hausse accélérée des salaires
La candidate de la CAQ trouve que le salaire minimum à 15 $ de l’heure n’est pas une solution miracle. Elle a rappelé que sa formation politique veut l’augmenter de façon progressive pour ne pas nuire aux petites et moyennes entreprises. Elle croit que la meilleure solution est de baisser les tarifs et le fardeau fiscal des gens, ainsi que de créer des emplois payants et de qualité.
Son adversaire chez Québec solidaire estime qu’il s’agit d’une question de justice économique élémentaire. Il a expliqué que cette politique vise à faire en sorte que les multinationales soient forcées d’augmenter le salaire minimum et leurs prix pour qu’elles puissent devenir moins compétitives.
Enfin, Pierre-Luc Daigle s’est dit en faveur d’une hausse graduelle du salaire minimum afin qu’elle soit prévisible pour les entreprises. Il a également rappelé les défis de main-d’œuvre au Québec. L’une des solutions serait la mécanisation et la robotisation. Le candidat croit qu’il faut permettre aux entreprises de produire davantage avec moins de main-d’œuvre dans le but d’être plus compétitives.