Affaire Stéphanie Beaudoin : lourdes conséquences chez les victimes
Avant que les procureurs n’entament leurs plaidoiries, le juge Bruno Langelier de la Cour du Québec a tenu à poser quelques questions à Stéphanie Beaudoin, mais surtout, il a exposé les graves conséquences subies par certaines victimes des introductions par effraction commises par la jeune femme de 22 ans.
Le magistrat a fait part de la déclaration d’une femme, mère de trois enfants, affirmant que ses enfants vivent beaucoup d’anxiété, que le vol par effraction survenu chez elle avait réduit à zéro trois ans d’économie et empêché le voyage projeté à Walt Disney.
Interrogée par le juge Langelier, Stéphanie Beaudoin a indiqué ne pas avoir eu connaissance qu’un vol d’argent important ait pu être commis par ses complices.
Le président du Tribunal a fait état d’un autre cas, celui d’un homme qui s’est fait dérober les 3700 $ amassés depuis deux ans en prévision d’un voyage en famille. «Les assurances ont payé 250 $ pour les dommages. La somme d’argent a été perdue», a précisé le juge.
«Est-ce que ça vous dit quelque chose?», a demandé le juge Langelier à la jeune femme qui a fait savoir qu’il lui était difficile de se rappeler sans avoir l’adresse précise.
Le juge a passé outre certains cas où les impacts ont été moindres. Pour certains d’ailleurs, aucun impact n’a été constaté, tout ayant été remboursé.
Toutefois, le magistrat a relaté un cas présentant chez des enfants d’importantes conséquences psychologiques et sociales.
À la suite de l’introduction par effraction, un jeune garçon, selon sa maman, a éprouvé de la peur, des tremblements jusqu’à des palpitations cardiaques. La situation a affecté son humeur, son rendement scolaire. «La mère indique que toutes les habitudes au quotidien ont été chamboulées. On ne peut se douter qu’un simple vol peut perturber la vie d’une famille», a noté le juge.
«Avez-vous quelque chose à ajouter?», a demandé, en terminant, le juge Langelier à Stéphanie Beaudoin.
«Jamais je n’ai pensé que je pourrais faire autant de mal», a répondu la jeune femme, avant de retourner s’asseoir aux côtés de son avocat pour le début des représentations sur la peine.
Au départ, le juge Langelier avait questionné Stéphanie Beaudoin, à savoir si elle pouvait compter sur le support de ses parents, s’ils étaient présents dans sa vie.
À cela, elle a répondu positivement.
Le magistrat lui a également demandé si le fait qu’elle posait pour des photographies pouvait la fragiliser davantage émotivement.
«Je fais de la photo depuis longtemps, depuis que je suis plus jeune, avant même les événements, a-t-elle dit. Ce ne sont pas des photos vulgaires, et je ne veux pas dénigrer les gestes posés.»