Croissance importante de la clientèle au CFP Le Tremplin
Le Centre de formation professionnelle (CFP) Le Tremplin de Thetford Mines connaît une belle croissance. Son nombre d’élèves est passé de 315 en 2021-2022 à 456 en ce début d’année scolaire. Le taux de diplomation est désormais autour de 78 %.
« Nous avons une croissance assez importante de la clientèle, et nous remarquons que ce sont autant nos élèves internationaux que ceux provenant du Québec qui y participent. Nous avons des parents ou des jeunes de 15-16 ans qui font le choix de la formation professionnelle », a mentionné au Courrier Frontenac la directrice Pascale Chamberland.
Selon elle, plusieurs d’entre eux ont choisi de réorienter leur carrière, mais elle affirme que beaucoup de travail est fait pour les inciter à fréquenter le centre. « La formation professionnelle, ce n’est pas ce qui est valorisé le plus dans nos écoles ou même socialement. Malheureusement, il y a des parents qui ont encore le réflexe de penser que l’Attestation de formation professionnelle (AFP) représente une voie de contournement et non de premier choix. »
Pourtant, ces formations se veulent une porte d’entrée vers de bons emplois avec de très bonnes conditions de travail. « La première chose qui est intéressante, c’est que les gens ne vont pas passer trois ou quatre ans sur les bancs d’école en faisant de la théorie. Nous passons rapidement à la pratique. La plus longue formation que nous offrons est de 1800 heures, soit un an et deux tiers. On parle entre autres des programmes en soudage-montage, dessin de bâtiment et soutien informatique. »
D’après Mme Chamberland, plusieurs entreprises viennent chercher rapidement les élèves, et ce, avant même qu’ils aient terminé leur programme. « Ils se retrouvent salariés en ayant déjà des conditions de travail qu’ils peuvent combiner avec leur formation. Par exemple, en soudage-montage, les élèves se trouvent un travail dès les premières semaines. La rémunération est également très intéressante. »
Mme Chamberland soutient que la pandémie a aidé à la valorisation de l’AFP. « Beaucoup de services essentiels qui ont été maintenus sont issus de la formation professionnelle comme nos infirmières, nos préposés aux bénéficiaires et nos coiffeuses. »
La formation de courte durée pour les préposés aux bénéficiaires a contribué à la hausse de clientèle. « De mémoire, je crois que nous avons démarré six groupes de 20 élèves. Quand le gouvernement du Québec a annoncé cette formation accélérée, nous avons eu à gérer entre 4000 et 5000 appels. Ce fut la débandade complètement. Nous avons été obligés d’en refuser parce que les places et les bourses étaient limitées. »
Des programmes plus et moins achalandés
Parmi les programmes les plus achalandés, on retrouve secrétariat et comptabilité, soudage-montage, mécanique automobile et charpenterie. Plusieurs d’entre eux ont d’ailleurs des listes d’attente.
Toutefois, certains pourraient en accueillir davantage. « Nous n’avons pas beaucoup d’élèves en santé. C’est malheureux parce que c’est un domaine tellement demandé, et c’est une belle profession. En ferblanterie, les jeunes qui sortent de la formation se retrouvent avec un salaire très intéressant, mais le groupe est presque vide. C’est la même chose pour le programme d’usinage qui forme notamment des machinistes. Ce sont deux métiers en pénurie de main-d’œuvre et qui offrent des salaires et des conditions de travail hyper intéressants, mais les gens n’ont pas de réflexe de s’y inscrire », a dit la directrice générale.
Taux de diplomation en hausse
Le CFP Le Tremplin connaît depuis 2022-2023 une hausse du taux de diplomation. Il est passé de 66 % en 2021-2022 à 78 %. « L’équipe-école est vraiment douée à trouver des stratégies pour s’assurer premièrement d’attirer des élèves, puis de les garder afin de les amener au maximum de la diplomation ou de leur parcours scolaire, parce que malgré toute notre bonne volonté, il y en a qui n’arriveront pas parce que le choix de carrière n’est pas nécessairement le bon ou qu’il y en a qui ont des difficultés à l’extérieur de l’école. »
Mme Chamberland estime que cette augmentation, en un an, est très bonne. « C’est vraiment un travail d’équipe. Tous les employés (une centaine) ont cette volonté d’amener les élèves le plus loin possible. »
Les élèves internationaux bien présents
À son arrivée en 2019, Mme Chamberland croit qu’il y avait cinq ou six élèves issus de l’immigration. Ils sont maintenant 140 sur les 456 inscrits cette année. « Nous avons une croissance fulminante. Ils privilégient principalement les programmes de secrétariat, comptabilité, mécanique automobile et soudage-montage. Nous avons également un groupe composé presque uniquement de gens de l’international en soutien informatique. Ils ciblent en majorité des formations de 1800 heures parce que cela fait partie des critères pour obtenir une résidence permanente. »
Parmi les stratégies d’accueil, des missions de recrutement sont réalisées dans plusieurs pays afin d’attirer des élèves ici. Au moment de l’entrevue, Mme Chamberland s’apprêtait à partir en Afrique pour d’abord promouvoir le Québec, ensuite le centre de formation et finalement les programmes offerts. « Je vais à la rencontre d’environ 400 personnes. Je vais m’envoler à nouveau pour la France à la fin novembre, puis au Madagascar en avril. Nous avons d’ailleurs raffiné notre processus de sélection pour nous assurer d’accueillir les élèves les plus aptes à suivre nos programmes. Nous devons toutefois faire attention pour ne pas miser seulement sur notre clientèle internationale. Nous aurions tort de faire cela. »
Depuis quelques années, le CFP le Tremplin offre un accompagnement complet pour la clientèle issue de l’immigration quant à la langue, la culture, le respect et l’égalité homme-femme, ainsi que le droit des femmes de dire non.
Investissement à venir
Le CFP Le Tremplin commence à manquer d’espace en raison de la hausse de la clientèle. La directrice générale a expliqué que du matériel qui se trouvait dans des locaux a été retiré afin de faire de nouvelles classes. « L’été prochain, nous déménagerons notre groupe de pharmacie pour le placer au sous-sol. Cela représentera un investissement de 1,3 million $. Nous le faisons dans le cadre du renouvellement de ce programme qui sera mis à jour et qui nécessitera l’achat de nouveaux équipements. Nous maximiserons l’utilisation de nos locaux. »
Pour le moment, aucun nouveau programme n’est à prévoir. « Avant de m’investir dans ce processus, je veux m’assurer que les 19 formations que nous avons actuellement vivent. C’est notamment le cas de celles en ferblanterie et en usinage parce que nous avons besoin de travailleurs dans ces domaines », a-t-elle conclu.