Un projet de 6,8 millions $ pour relier l’entreprise KSM au réseau ferroviaire
La vice-première ministre du Québec et ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, a annoncé mercredi après-midi un investissement de 2,5 millions $ dans l’entreprise KSM afin de soutenir son projet de voie ferroviaire reliant la mine Carey, à Tring-Jonction et Sacré-Cœur-de-Jésus, au chemin de fer Québec Central.
Ce projet est estimé à 6,8 millions $. Il vise la mise en place d’un embranchement ferroviaire, ainsi que l’installation d’équipements d’entreposage et de transbordement. Une fois raccordée au réseau ferroviaire, l’entreprise pourra optimiser la complémentarité des différents modes de transport des marchandises.
« L’aide accordée par le gouvernement du Québec provient d’un programme que nous avons au ministère des Transports afin d’aider des entreprises à se connecter à nos réseaux ferroviaires. Nous sommes très heureux de soutenir ce projet. […] La réhabilitation de ce chemin de fer est extrêmement importante pour le développement économique de la région et pour de nombreuses entreprises qui pourront s’y installer ou se développer davantage », a mentionné la ministre Guilbault, qui s’est déplacée jusqu’à Thetford Mines pour en faire l’annonce.
L’entreprise KSM procède actuellement à la construction d’une usine de fabrication de fertilisants agricoles riches en potassium et en magnésium à partir de résidus miniers dans l’ancien bâtiment de Carey Canada. Le projet est évalué à près de 70 millions $.
Son président, David Lemieux, a rappelé l’importance de la réhabilitation du chemin de fer Québec Central, qui est en cours et dont la mise en service est prévue pour la fin de 2025. « Il n’y aurait pas de projet comme celui-ci s’il n’y avait pas de train pour le camionnage ou le transbordement. […] Le chemin de fer est important pour nous parce que notre matière première principale, la potasse, proviendra de la Saskatchewan. Nous serons approvisionnés directement de la mine à l’usine. Le train pourra entrer dans l’entrepôt pour être déchargé, ce qui réduira les coûts de transport et de logistique », a-t-il dit.
Pour la députée de Lotbinière-Frontenac, Isabelle Lecours, la réhabilitation du chemin de fer Québec Central représente une opportunité pour les entreprises de la région et pour celles qui souhaitent s’y établir. « Le simple fait que KSM souhaite investir dans ses installations confirme la décision de notre gouvernement de s’impliquer dans la remise à niveau de cette infrastructure de transport ferroviaire. »
Elle est d’avis que ce projet représente un puissant vecteur de développement. « La revalorisation des résidus miniers est très importante chez nous puisque nous en avons pour 450 millions de tonnes. Il s’agit d’un premier projet, d’autres suivront étant donné le retour du train. »
De son côté, le député de Beauce-Nord, Luc Provençal, estime que son gouvernement est en train de démontrer qu’un produit qui était mal aimé, dans ce cas-ci l’amiante, deviendra un actif pour la région. « Nous développons un savoir qui nous permettra d’attirer des chercheurs dans différents domaines liés à l’amiante. Pour moi, c’est énorme. […] Je travaille depuis au moins six ans avec M. Lemieux pour franchir les différentes étapes afin d’arriver à ce que nous puissions appliquer la nouvelle technologie. Je veux d’ailleurs souligner et saluer sa persévérance, sa détermination et même sa résilience. »
M. Provençal a affirmé vouloir que la région de Chaudière-Appalaches devienne, dans les prochaines années, une « Silicon Valley » spécialisée dans l’amiante.
DÉFI ÉNERGÉTIQUE
Le manque d’électricité cause des maux de tête pour plusieurs promoteurs. C’est notamment le cas pour l’entreprise ECO2 Magnesia qui procède à la construction d’une nouvelle usine sur le site de la mine Carey. Hydro-Québec n’est pas en mesure de lui en octroyer suffisamment pour son démarrage.
« L’approvisionnement en énergie est devenu le débat de l’heure. Quand nous sommes arrivés au pouvoir en 2018, le discours était qu’il y avait des surplus qui dormaient. M. Legault (François) disait qu’il fallait les exporter. Il avait raison et nous avons obtenu le contrat de 20 milliards $ avec l’État du Maine. Après cela, nous nous apercevons que des surplus, il n’y en a pas tant que ça. Maintenant, c’est devenu plus une rareté énergétique », reconnaît la ministre Geneviève Guilbault.
Elle soutient que son gouvernement travaille fort pour la diversification énergétique. « Si l’électricité ne suffit pas, il peut y avoir de l’éolien, du solaire ou de la géothermie. »
Mme Guilbault affirme que cette situation n’est pas unique au Québec. « Tout le monde veut atteindre la carboneutralité en 2050. Nous avons une longueur d’avance avec tout ce que nous sommes en train de faire avec la filière batterie et les minéraux stratégiques », a-t-elle dit.
TOURNÉE RÉGIONALE
Le passage de Geneviève Guilbault à Thetford Mines a commencé par un dîner-causerie à l’Hôtel du Domaine où quelques intervenants du milieu économique ont eu l’occasion de prendre la parole afin de lui partager tout le potentiel entourant la revalorisation des résidus miniers amiantés et les impacts bénéfiques du retour du train dans la région.
Le tout s’est poursuivi par une visite de la mine Bell, située au bout de la rue Notre-Dame Ouest, puis des installations de KSM à Tring-Jonction. Plus tôt dans la journée, la ministre Guilbault s’est rendue sur le chantier de construction du nouveau pont ferroviaire à Vallée-Jonction.