Les agriculteurs obtiennent 200 millions $ du gouvernement provincial 

Dans les derniers mois, des centaines d’agriculteurs ont tenu des manifestations dans différentes régions du Québec. Cette mobilisation, visant le déploiement de mesures d’aides et d’allègements réglementaires, a été entendue par le gouvernement provincial. 

Le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), André Lamontagne, a annoncé un soutien estimé à 200 millions $ auprès des entreprises agricoles le 13 juin. Plus de la moitié de cette somme (106 millions $) servira à la lutte et l’adaptation aux changements climatiques, au moment où les caprices météo peuvent littéralement détruire des productions annuelles. 

« Ça passe par un réinvestissement dans le Fonds d’électrification et de changements climatiques (FECC). Cette demande date déjà de 2015. On veut devenir carboneutre, mais nous travaillons encore avec le diesel et gaz propane. Il y a des essais et erreurs et ça prend des fonds pour améliorer nos pratiques », rappelle James Allen, président de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de la Chaudière-Appalaches. 

Québec investit également 30 millions $ supplémentaires dans le programme Investissement Croissance Durable de La Financière agricole. Les producteurs pourront communiquer avec leur centre de services dès le 2 juillet. Il s’agit d’une aide financière, accordée aux entrepreneurs agricoles, pour des projets d’investissements productifs et durables. 

De plus, 14 allègements rapides en environnement et administration représenteront une économie estimée à 36,8 millions $ chez les producteurs. Selon James Allen, même si cette démarche éliminera beaucoup de paperasse, il est nécessaire de revoir le moratoire sur les superficies agricoles.

« Le ministre (André Lamontagne) s’est engagé là-dessus. Nos pratiques ont changé depuis 20 ans. Nous devons récompenser les bons élèves voulant agrandir leur superficie en culture », martèle M. Allen, ajoutant que dans le cadre actuel, seuls les agriculteurs des MRC de Montmagny et L’Islet sont exclus du moratoire en Chaudière-Appalaches.

AIDE À LA RELÈVE

Le Programme de protection contre la hausse des taux d’intérêt (PHTI), aussi appelé Sécuri-Taux Relève, permet notamment de rembourser à la relève, sur cinq ans, 100 % de l’excédent d’un taux d’intérêt de 5 %, 6 % ou 7 %, selon le niveau de formation reconnue (professionnelle, collégiale, universitaire).

Pour la période allant du 1er avril 2024 au 31 mars 2026, les paramètres du PHTI seront modifiés pour uniformiser à 4 % le taux d’intérêt déclencheur lié à la protection et prolonger l’admissibilité d’une entreprise aux privilèges, au-delà de la limite de cinq ans. Cela représente une somme supplémentaire de 37,1 millions $ aux montants déjà budgétés par Québec.  

« Peu importe nos formations, qu’on travaille à temps plein ou temps partiel, ça prend des liquidités importantes en agriculture. De jeunes producteurs n’arrivent toujours pas à se verser un salaire après les paiements des actifs et des dettes. Plusieurs agriculteurs prendront bientôt leur retraite et ça prendra des gens pour les remplacer », dit Andrée-Anne St-Pierre, présidente de la Relève agricole de la Chaudière-Appalaches (LARACA).

En ce moment, le MAPAQ n’offre aucune aide spécifique aux producteurs maraîchers, fraisiers et framboisiers. Des négociations auront lieu prochainement avec le gouvernement fédéral, dans le cadre du programme Agri-relance.