Marcel Groleau intronisé au Temple canadien de la renommée agricole
Le producteur laitier thetfordois Marcel Groleau a été intronisé au Temple canadien de la renommée agricole 2023. La cérémonie a eu lieu en novembre dernier à Charlottetown à l’Île-du-Prince-Édouard. Cet événement se veut une façon d’honorer et de célébrer la contribution remarquable des personnes intronisées à l’industrie agricole et alimentaire.
Pour le principal intéressé, ce fut tout une surprise d’apprendre qu’il recevrait cet honneur. « C’est l’Union des producteurs agricoles (UPA) du Québec qui a déposé ma candidature. Je n’étais pas au courant. Quand j’ai reçu l’appel de l’organisation de la cérémonie, en septembre 2023, j’étais un peu surpris et en même temps fier. Je ne m’attendais vraiment pas à cela. »
M. Groleau a d’abord été président de la Fédération des producteurs de lait du Québec de 2004 à 2011, puis président de l’UPA entre 2011 et 2021. Il cumule en tout une trentaine d’années d’implication. « J’ai également siégé au sein de plusieurs organisations canadiennes, ainsi que sur des comités stratégiques lors de la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA). De plus, j’ai participé à titre d’observateur et conseiller à plusieurs négociations de l’Organisation mondiale du commerce entre 1994 et 2021. J’ai donc été impliqué au niveau local, provincial, national et un peu international. »
M. Groleau affirme que cela lui a beaucoup apporté. « L’agroalimentaire dans l’économie québécoise, canadienne et mondiale, c’est probablement l’activité humaine la plus importante. Nous mangeons tous les jours. Juste au pays, un emploi sur huit est relié directement ou indirectement à l’alimentation. »
M. Groleau s’estime chanceux d’avoir pu s’impliquer dans le syndicalisme agricole à un jeune âge. « J’ai pu développer un bon réseau de contacts et rencontrer beaucoup de gens. Cela a représenté 30 ans de ma vie professionnelle. Je crois que le secteur agroalimentaire mérite d’avoir davantage de visibilité. Il est souvent question du marché de l’automobile en changement et des transports en commun, ainsi que du secteur minier. Pour son importance économique, il y a du travail à faire au niveau des communications. »
Le Thetfordois se dit préoccupé quant à l’avenir. « Actuellement, il y a beaucoup d’insécurité alimentaire. Nous le voyons dans la région avec la banque alimentaire La Vigne qui n’arrive pas toujours à répondre à l’ensemble des besoins. D’ailleurs, je siège sur les Banques alimentaires du Québec. Nous manquons de denrées pour desservir les plus démunis. Il y a suffisamment d’aliments, mais le problème est la capacité d’y accéder et en quantité suffisante. »
D’après Marcel Groleau, il y a encore énormément de pression sur les agriculteurs qui peinent à répondre à la demande et un dysfonctionnement au niveau de la répartition des revenus. « Je pense que ça va prendre plus de lois, de règlements et d’implication des gouvernements qui se sont retirés du secteur agroalimentaire. Il faut continuer d’y travailler. »
Parallèlement à cela, il souligne que ceux qui œuvrent dans l’industrie agroalimentaire, excluant les producteurs, enregistrent des bénéfices records année après année. « Il y a un problème à ce niveau. Je ne pense pas que le marché libre va régler la situation. Je n’ai pas la solution, mais un moment donné il va falloir que les gouvernements en fassent peu plus pour régulariser le marché », a-t-il conclu.