Début des observations sur la peine dans le dossier de Charles Thivierge
Le dossier de Charles Thivierge était de retour, le lundi 17 avril, au palais de justice de Thetford Mines, pour l’étape des observations sur la peine. Parmi les témoins entendus, deux autres femmes sont venues raconter qu’elles auraient aussi eu des échanges de messages à connotation sexuelle avec l’ex-enseignant alors qu’elles étaient adolescentes.
Ces dernières auraient toutes les deux eu ce type de conversation avec lui via Internet. Il se serait par la suite excusé pour ses agissements et aurait dit à l’une d’elles être « malade ». Il lui aurait également demandé de supprimer leurs échanges. Une troisième femme qui aurait aussi discuté avec lui sur Internet a relaté lui avoir exprimé à l’époque son inconfort à la suite de rumeurs qu’elle avait entendues. Aucune accusation n’a été portée contre Charles Thivierge par rapport à ces allégations.
Rappelons que l’homme de 42 ans a reconnu sa culpabilité le 20 octobre dernier sur trois chefs de leurre, deux chefs de contacts sexuels, un chef d’exploitation sexuelle et un chef d’incitation à des contacts sexuels sur une victime d’âge mineur. Les événements remontent aux années 2011 à 2013. Il a aussi reconnu sa culpabilité sur un chef de leurre à l’endroit d’une autre victime qui était âgée de moins de 18 ans au moment des faits, soit en 2002 et 2003.
ELLE S’EST « TENUE DEBOUT »
La victime des événements remontant de 2011 à 2013 a été la première à témoigner lundi. Visiblement émotive, elle a raconté ressentir beaucoup de culpabilité envers toutes les personnes impliquées, notamment auprès de sa famille et de celle de l’accusé. Elle ne peut s’empêcher d’éprouver des remords envers Charles Thivierge à qui elle avait promis de ne pas en parler.
Elle trouve injuste qu’elle ait eu à porter les démarches judiciaires sur ses épaules alors qu’elle était persuadée de ne pas être la seule victime. Le processus a été très difficile et elle en veut à l’accusé de lui avoir fait vivre tout cela. La victime avait en effet eu à témoigner pendant plusieurs heures lors du procès de ce qu’elle avait subi et le lendemain, il décidait de plaider coupable. Elle s’est sentie comme si encore une fois il avait « tout le pouvoir » sur elle.
Parmi les conséquences sur sa vie, elle a mentionné des problèmes d’anxiété, une relation ardue avec ses parents ainsi que des difficultés à faire confiance aux autres. Elle a terminé son témoignage en soulignant qu’elle s’était « tenue debout devant lui » et qu’elle en était fière. Elle n’est plus la victime de Charles Thivierge et « plus aucune autre jeune fille ne le sera ».
La mère de cette dernière a aussi livré un témoignage émotif au cours duquel elle a admis avoir encore beaucoup de difficulté à passer par-dessus. Elle s’en veut de lui avoir fait confiance et elle le tient responsable de la dégradation de sa relation avec sa fille lorsqu’elle était adolescente.
PAS DE REGRET D’AVOIR DÉNONCÉ
La femme dans le dossier remontant à 2002 et 2003 a pour sa part déploré que la défense ait tenté de la « discréditer » lors du procès et d’invalider son statut de victime. Cela l’a poussée vers une remise en question, mais à présent elle ne regrette pas d’avoir dénoncé. Elle a ainsi voulu éviter que Charles Thivierge fasse d’autres victimes. Son seul regret est d’avoir gardé le silence tout ce temps.
Elle a avoué qu’elle a compris l’ampleur des gestes en étant elle-même mère aujourd’hui. Elle pense aussi aux membres de la famille de l’accusé qui sont pour elle des victimes collatérales. Elle souhaite maintenant qu’il trouve le courage d’admettre ses torts et d’accepter l’aide offerte.
La suite des observations sur la peine aura lieu le 2 juin prochain.