Crimes à caractère sexuel : quatre ans de prison pour un multirécidiviste
Raymond Therrien, un multirécidiviste en matière de crimes à caractère sexuel envers des personnes d’âge mineur, a écopé d’une peine de quatre ans d’emprisonnement après avoir été reconnu coupable d’attentat à la pudeur, d’acte de grossière indécence et d’agression sexuelle contre une élève alors qu’il était enseignant à la Polyvalente de Disraeli.
Lors du prononcé de la sentence, le 25 janvier au palais de justice de Thetford Mines, la juge Réna Émond a résumé les faits qui remontent au début des années 1980. Le délinquant, qui était alors à la fin de sa trentaine, avait commencé à retenir la victime dans sa classe dès le début de l’année scolaire afin de discuter. Il profitera du fait que les deux étaient attablés afin de lui toucher une cuisse en effectuant des mouvements de va-et-vient. Par la suite, il continuera à la retenir dans sa classe pour lui parler de sujets à caractère sexuel. Il l’embrassera aussi sur la bouche en utilisant sa langue. Les gestes se poursuivront pendant une grande partie de l’année scolaire.
Il l’agressera sexuellement une première fois, chez lui, en l’embrassant ainsi qu’en lui caressant le dos et les fesses par-dessus ses vêtements. La victime manifeste son désaccord et pleure. Lors de la deuxième fois, il lui demande s’il peut la caresser, elle ne donne pas son consentement, mais il recommence néanmoins son manège en lui touchant les seins, le ventre, les cuisses et son entrejambe pendant que l’adolescente est en pleurs.
Au cours du procès, la victime est venue parler des conséquences de ces agressions sur sa vie. Instabilité émotive, anxiété, peur, honte, colère, culpabilité ainsi que perte de confiance en elle et de l’estime de soi en font notamment partie. Lorsqu’elle porte plainte en 2020, elle souhaite réparation et guérison afin de tourner la page. Elle a affirmé qu’avoir été crue lui enlève le poids de l’humiliation et de la honte. Elle devra toutefois faire le deuil de la reconnaissance des crimes puisque Raymond Therrien, qui est aujourd’hui âgé de 78 ans, a toujours dit ne pas se souvenir qu’ils se soient produits.
PLUSIEURS ACCUSATIONS
Au cours du prononcé, la juge a indiqué qu’il s’agissait de la quatrième fois que Raymond Therrien était confronté à des accusations de naturelle sexuelle. En 2018, il avait plaidé coupable à des chefs d’accusation de rapports sexuels avec une élève de 14 ans et de grossière indécence pour des événements remontant au début des années 1970, aussi à la Polyvalente de Disraeli. Il avait écopé d’une peine de 30 mois de pénitencier.
La victime dans ce dossier, Sylvie Colette, s’était confiée au Courrier Frontenac afin d’exprimer son soulagement après 45 années de silence. Son histoire avait d’ailleurs inspiré une réflexion pour l’autre victime qui avait finalement dénoncé son agresseur en 2020.
En 1968, Raymond Therrien avait aussi été condamné deux fois. Il avait purgé une peine de six mois d’emprisonnement pour attentat à la pudeur et acte de grossière indécence. Il a de plus reconnu d’autres agressions sexuelles envers une présumée victime qui n’a pas porté plainte. Il avait été congédié en 1983 en conséquence de ses gestes à caractère sexuel et il avait pu se retrouver un poste d’enseignant dans une autre région quelques années plus tard. Il n’aurait pas fait d’autres victimes par la suite.