Un premier roman pour Elima Diabong
La condition féminine est un sujet qui interpelle beaucoup Elima Diabong. C’est d’ailleurs celui-ci qui se retrouve au cœur du premier roman de la résidente de Thetford Mines, Treize ans plus tard.
Cet ouvrage fictif raconte l’histoire d’Elsa, une jeune fille de 14 ans qui se retrouve mariée de force. « C’est un thème que l’on n’entend pas souvent au Québec, mais dans plusieurs pays, c’est toujours d’actualité. Il y a beaucoup de jeunes filles qui sont obligées de se marier à quelqu’un qu’elles n’aiment pas pour une question d’honneur ou l’argent promis à leur famille. Ce n’est pas aussi fréquent que par le passé dans mon pays d’origine, le Sénégal, mais ça existe toujours dans les communautés plus reculées », explique l’auteure.
C’est ce récit, pas du tout autobiographique, mais inspiré de l’histoire d’amies et de connaissances, qu’Elima voulait raconter. Elle a aussi utilisé quelques éléments de son propre parcours d’étudiante à l’étranger. « J’avise le lecteur au départ qu’il ne s’agit pas d’une autobiographie. J’ai laissé libre cours à mon imagination. »
RÉSUMÉ
Être mariée de force à quatorze ans. Être accusée de ne pas être vierge à sa nuit de noces et devoir subir l’enfer de la lapidation, voici ce qui attend Elsa dans cette vieille case en paille où elle est enchaînée et humiliée. Réussira-t-elle à sortir de ce tourment?
Ce roman est un parcours de mémoire et une série de réflexions sur la vie et sur tous les sentiments qui nous animent au quotidien. C’est un miroir pour la femme confrontée aux affres du mariage forcé, au viol et à d’autres faits sociaux. Ce livre nous offre aussi un mélange de cultures rendu possible grâce au parcours du personnage principal.
L’AUTEURE
Elima Diabong est née à Latmingué, dans la région de Kaolack au Sénégal. Auprès son parcours scolaire au lycée de Khombole, elle obtient une bourse pour aller étudier au Maroc et ensuite en France où elle complète une maîtrise en français langue seconde à l’Université de Lyon. Mère de deux enfants, elle vit aujourd’hui à Thetford Mines. Elle trouve sa passion dans l’écriture où elle aborde le problème de la condition des femmes sous le joug des traditions, particulièrement en Afrique.
« Je suis née avec un trouble du langage et lorsque j’avais quatre ans, on pensait que je ne pourrais pas parler, soutient celle qui s’exprime très bien aujourd’hui. Je pense que j’ai développé un petit complexe à cette époque puisqu’il y a des mots que je ne pouvais pas prononcer et que mon entourage se moquait de moi. Je me suis repliée sur moi-même et j’ai commencé à écrire. J’étais une petite fille très timide et j’observais beaucoup. J’ai alors développé une passion pour l’écriture. »
Ce n’est que récemment que l’idée de publier un roman est devenue une possibilité. « Il y a un ami qui a lu un extrait et il a adoré. Il m’a dit que je ne pouvais pas garder ça pour moi. Je me disais que personne ne voudrait lire ça! Il m’a convaincue d’essayer et c’est là qu’il y a eu un déclic. J’ai rédigé ce roman et je l’ai ensuite proposé à plusieurs maisons d’édition. »
Malheureusement, la pandémie a compliqué les choses pour plusieurs entreprises dans le monde de l’édition. Elima a donc décidé de laisser le projet de côté pour un temps. L’opportunité s’est finalement présentée par l’entremise d’une connaissance et l’auteure a trouvé une maison pour son roman.
« C’est un peu bizarre comme sensation de le voir imprimé. C’est comme si c’est impossible que ça vienne de moi. Les gens de mon entourage n’ont que de bons mots. Pour moi, le plus important, c’est l’accomplissement. Je l’ai fait par passion. »
Treize ans plus tard… est notamment disponible à la Librairie L’Écuyer.