La Ville n’impose pas de quotas à ses policiers
THETFORD. Les policiers de la Sûreté municipale de Thetford n’ont pas de quotas à respecter en ce qui a trait à la quantité de contraventions émises. C’est ce qu’a mentionné le directeur François Gagnon au COURRIER FRONTENAC.
Ce dernier a été appelé à réagir à la demande de la Fédération des policiers municipaux du Québec qui souhaite l’adoption d’une loi visant à interdire les quotas de contraventions. «Je suis directeur depuis 14 ans. Depuis mon arrivée, il y a eu quatre maires et deux directeurs généraux. Aucun d’entre eux ne m’a demandé d’augmenter les contraventions pour améliorer les revenus. Je n’ai jamais entendu parler de cela de la part du politique et de la direction générale. Dire que les Villes mettent de la pression sur les policiers, c’est une fausseté totale.»
De plus, François Gagnon dit n’avoir jamais fait de pression sur un patrouilleur pour qu’il donne davantage de contraventions pendant son quart de travail. Il espère fortement qu’aucun de ses policiers n’a émis de constats parce qu’il s’était lui-même fixé un objectif. «Il y en a qui donnent moins de tickets que d’autres et ils ne se font pas achaler. Je jure qu’en 14 ans, jamais personne n’est venu s’asseoir à mon bureau concernant l’émission de contraventions», a-t-il ajouté.
Selon lui, il y a une différence entre les résultats et ce qui est demandé. Il estime normal que la Ville de Thetford Mines anticipe ses revenus, car toutes les autres le font et même le gouvernement du Québec. «En 2015, le montant attendu est de 700 000 $. Ça comprend les infractions, les amendes et la cour municipale. Est-ce que l’on appelle ça un quota? Depuis que je suis directeur, ce montant n’a pas changé et pourtant nous le dépassons. De toute façon, c’est très secondaire pour moi», a-t-il mentionné.
Les trappes à tickets
Le directeur du poste de la Sûreté municipale ne confirme pas s’il y a des trappes à tickets sur le territoire, faisant référence à l’omniprésence des policiers sur le chemin de l’Aéroport, sur la route 112 à Robertsonville et dans le secteur Rivière-Blanche ou à proximité du chemin de Vimy.
«Il faudrait demander au policier qui se place là si lui trouve que c’est une trappe à tickets. Ce n’est pas vrai que la direction leur dit de se placer à cet endroit, à moins qu’il y ait des plaintes. Je ne connais pas les raisons qui poussent les policiers à se placer là.», a indiqué M. Gagnon.
Celui-ci affirme cependant qu’il est vrai de dire que les policiers sont souvent présents aux mêmes endroits et qu’il s’agit d’une technique policière. «C’est efficace parce que les gens pensent que nous sommes là tout le temps alors que ce n’est pas le cas. C’est une technique et c’est connu. Je ne connais aucun policier qui vit du stress avec cette façon de faire.»
La position de la Ville
Le conseiller et président du Comité de la sécurité publique de la Ville de Thetford Mines, Jean-François Delisle, abonde dans le même sens que celui du directeur du poste de à Sûreté municipale à l’effet qu’aucun quota de contraventions n’est imposé aux policiers.
Toutefois, il estime qu’il serait étonnant que dans un quart de travail, un patrouilleur ne remarque aucune infraction au Code de la sécurité routière et ne donne aucun constat. «Je pars de chez moi et j’en vois tous les jours des infractions», a-t-il dit.
M. Delisle admet que des équipes sont attitrées à la circulation et que ça fait partie de leur travail, contrairement à d’autres patrouilleurs qui s’occupent d’autres tâches. «Plutôt que de demander à notre policier de répondre aux plaintes, il s’occupe uniquement de la sécurité routière, alors ça laisse plus de liberté à ses collègues pour faire le reste du travail. Ça ne les empêche toutefois pas de remettre un constat d’infraction.»
Dans le cadre de l’élaboration du prochain budget, même dans un contexte économique difficile, Jean-François Delisle précise qu’aucune demande ne sera formulée aux policiers pour qu’ils augmentent l’émission de contraventions afin de renflouer les coffres de la Ville.
«Nous demanderons à tout le monde de faire des efforts pour réduire les dépenses et dans certains cas augmenter les revenus. Je pense que les policiers font le travail qu’ils ont à faire. Ils s’occupent de la sécurité et nécessairement cela engendre des rentrées d’argent, mais ce n’est pas l’objectif.», a-t-il conclu.